DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 311

1 aug 1867 Nîmes CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Vous avez plus besoin des eaux que moi. – Angélina. – Nouvelles des Oblates. – La distribution des prix. – La souffrance. – Communiez souvent: là est la force, là est la vie. – Les charges à confier aux Oblates.

Informations générales
  • DR06_311
  • 3069
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 311
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 405; D'A., T.D. 29, n. 90, pp. 102-103.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 BAVARDAGES
    1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
    1 COMMUNION FREQUENTE
    1 CURES D'EAUX
    1 DISCOURS DE DISTRIBUTION DES PRIX
    1 ENFANTEMENT DES AMES
    1 IMITATION DE LA SAINTE VIERGE
    1 OBLATES
    1 OEUVRES DIVERSES
    1 RENONCEMENT
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 VERTU DE FORCE
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BOURRIER, MARIE DE LA PRESENTATION
    2 BRUN, AUGUSTINE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CHAUDORDY, ANGELINA
    2 COMPAND, ALEXANDRINE
    2 COULOMB, MADAME
    2 DALMIER, NATHALIE
    2 DAMENNE, LOUISE
    2 FABRE, ROSALIE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 REDON, SUZANNE
    2 SALZE, THERESE
    2 SARRAN, VALERIE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 EMS
    3 NIMES
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Nîmes, 1er août 1867.
  • 1 aug 1867
  • Nîmes
La lettre

Ma chère enfant,

Voyez comme je suis cruel: Je résiste à toutes vos instances. Le P. Picard est de mon avis et je ne vous dissimulerai pas que M. de Cabrières, sachant par Monseigneur que j’allais à Ems, j’ai cru devoir lui dire pourquoi je n’y allais pas. Cela a produit le meilleur effet, par la raison qu’il paraît [que] tout ce que dit votre grand-père lui était revenu. Et franchement c’était un peu bien fort. Je trouve que vous avez bien plus besoin des eaux que moi, et je vais me si bien reposer que j’en serai encore plus guéri que vous, quand vous arriverez. Vous êtes attendue au Vigan, vers le 1er sept[embre]. Nous y passerons une vingtaine de jours. Je reviendrai vers le 22(1), à Nîmes, où, j’espère, vous reviendrez vous-même le plut tôt possible.

Angélina tient à faire une retraite à Rochebelle. Louise Coulomb prendra l’habit aujourd’hui, à 3 heures(2). Je viens de dire la messe pour Suzanne Redon, qui peut-être viendra un jour. Mais son indécision peut y être un obstacle. Cinq Oblates sont en retraite, les Soeurs Thérèse, Valérie, Louise, Augustine et Marie. Les Soeurs Nathalie, Alexandrine et Rosalie la feront au Vigan, où je vais les envoyer. J’accepte votre postulante, si elle vous est présentée par la supérieure g[énéra]le.

Nous avons eu, hier, une distribution des prix assez belle. Le P. Vincent de Paul a fait un très joli discours, assez mal lu. M. de Cabrières en a fait un autre très bien, par la manière surtout dont il l’a prononcé(3). Quelques autres nouvelles à vous donner m’échappent.

Quand Dieu permet que vous souffriez, répétez-vous: « Je deviens mère, je paie les âmes que Dieu me donnera ». Unissez-vous de la manière la plus tendre à Marie, au pied de la croix, mais surtout communiez souvent; c’est là qu’est la force, c’est là qu’est la vie. Il y a eu, hier, entre le P. Hippolyte, le P. V[incent] de P[aul] et moi, une longue discussion pour savoir si nous donnerions la cuisine aux Oblates. Nous avons conclu: pas encore cette année. Il faudrait avoir une fille de tête, nous ne l’avons pas pour cela. Doit-on confier les petits enfants aux Soeurs? Nous verrons. Ce pourrait bien être un revenu, en faisant un asile payant; ce serait, de plus, une pépinière pour l’Assomption.

Adieu, ma fille. Bonnes eaux.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
J'écrirai demain à la supérieure g[énéra]le.1. Septembre.
2. Cette prise d'habit ne figure pas dans la liste des vêtures des Oblates de l'Assomption.
3. Le discours du P. Bailly avait pour thème la force et l'honneur du sacrifice. L'allocution de M. de Cabrières, qui présidait en l'absence de l'évêque, exalta l'esprit de dévouement à l'Eglise et au Souverain Pontife que l'Assomption inculquait à ses élèves (*Semaine religieuse de Nîmes*, 3, 1867-1868, pp. 269-272).