DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 325

15 aug 1867 Le Vigan MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il y a 22 ans… – Rochebelle au lieu de La Valette pour les vacances de vos Soeurs. – Ma retraite me pousse toujours plus à l’amour de l’Eglise, du Pape, de l’action en ce sens et à la haine des Sociétés secrètes. – Que de choses à faire sur ce point! – Les eaux de Cauvalat.

Informations générales
  • DR06_325
  • 3079
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 325
  • Orig.ms. ACR, AD 1447; D'A., T.D. 23, n. 942, pp. 269-270.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU PAPE
    1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
    1 CURES D'EAUX
    1 FETE DE L'ASSOMPTION
    1 MAISONS DE CAMPAGNE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SERVICE DE L'EGLISE
    1 SOCIETES SECRETES
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 BARDOU, HORTENSE
    2 BARDOU, THERESE DE LA CONCEPTION
    2 PETER, MARIE-MADELEINE DE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    2 SALZE, THERESE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 SEGUR, GASTON DE
    3 CAUVALAT
    3 ROCHEBELLE, FAUBOURG DU VIGAN
    3 VIGAN, PROPRIETE LAVALETTE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Le Vigan, 15 août 1867.
  • 15 aug 1867
  • Le Vigan
La lettre

J’ai bien prié pour vous ce matin, ma chère fille. Il y a vingt-deux ans que nous passions ensemble la fête de l’Assomption, rue des Postes, mais j’ai autre chose à vous dire. Le P. Hippolyte, qui n’est pas toujours aussi aimable que je voudrais, a fait tellement remplir de foin les appartements de La Valette qu’il n’y a pas moyen d’y loger vos Soeurs. Alors j’ai pensé de revenir à Rochebelle, car la petite Soeur Thérèse a tellement envie, et, je crois, aussi besoin de prendre ses ébats qu’il serait cruel de le lui refuser. Donc nous la logerons avec sa soeur à Rochebelle(1). Seulement je vais désirer un peu plus le retour de la petite supérieure des Oblates, non pas qu’il faille qu’elle abrège sa cure, mais il importe qu’elle nous arrive au plus tôt, une fois sa saison terminée. Vous savez que la bonne Soeur Thérèse n’est pas toujours la raison même, et je ne voudrais pas qu’elle fît quoi que ce soit qui n’édifiât pas les Oblates. Du reste, comme en ce moment j’ai toutes les expansions de sa confiance, j’espère bien y pourvoir, mais je ne voudrais pas pour rien au monde que notre petite communauté de Rochebelle prît en mal certaines petites excentricités que la présence de la Mère M.-Madeleine eût réduites à leur juste valeur.

Ma retraite, qui s’est passée plutôt en silence qu’en tout autre chose, a eu pour moi un grand avantage, celui de me pousser toujours plus à l’amour de l’Eglise, du Pape, de l’action en ce sens, et à la haine des Sociétés secrètes. Le P. Picard, qui est dans l’enfantement d’un sermon, vous dira toutes mes idées à cet égard. Il me semble qu’il y a beaucoup à faire sur ce point trop négligé(2). Il me semble que je vois sous ce rapport bien des choses à combiner. Priez bien pour que nous ayons des religieux et de bons religieux. Quel bonheur si Dieu nous en envoyait quelques douzaines comme le P. Picard!

Je crois les eaux de Cauvalat positivement très actives. Un seul bain que j’en ai pris m’a produit un véritable effet. Je vais continuer, mais quelle est leur spécialité? La grande sottise du médecin propriétaire a été, je crois, de vouloir en faire une panacée universelle, quand il fallait limiter les résultats. On eût été dans le vrai. On n’eût pas eu tout le monde, mais leur efficacité eût été reconnue.

Adieu, ma chère fille. Nous sommes sous le coup d’un orage. Mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Soeur Thérèse de la Conception Bardou et sa soeur Hortense.
2. Il était prévu que cette retraite entreprise le 6 août et qui devait durer jusqu'à la fête de saint Augustin serait "douce". C'est ainsi qu'elle ne devait pas empêcher les conversations du P. d'Alzon avec ses religieux (v. *Lettres* 3072 et 3075). - Deux jours plus tard le P. Picard écrira d'Alès à Mère M.-Eugénie : "Je viens de quitter le Vigan... Tous les soirs nous faisions avec le P. d'Alzon, deux heures et demi de promenade dans les montagnes et nous parlions bien souvent des choses qui nous intéressent le plus. Votre nom et l'Assomption étaient constamment là." - En ce qui regarde les Sociétés secrètes, le P. d'Alzon devait être encore sous l'impression des *Francs-maçons* de Mgr de Ségur (v. *Lettre* 3078 et notes).