DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 329

18 aug 1867 Le Vigan CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Henry quitte l’Assomption. – Ne feriez-vous pas bien d’écrire pour avoir une explication? – Vous enfantez dans la douleur l’oeuvre de Dieu.

Informations générales
  • DR06_329
  • 3082
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 329
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 405; D'A., T.D. 29, n. 95, pp. 108-109.
Informations détaillées
  • 1 AFFRANCHISSEMENT SPIRITUEL
    1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONTRARIETES
    1 ENFANTEMENT DES AMES
    1 PARENTS
    2 CORRENSON, HENRI
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 COULOMB, LOUISE
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 PLEINDOUX, AUGUSTIN
    3 PARIS
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Le Vigan, 18 août [18]67.
  • 18 aug 1867
  • Le Vigan
La lettre

Ma bien chère fille,

J’apprends par [le] P. Athanase et par Louise Coulomb que votre frère ne reviendra plus à l’Assomption. J’en suis peiné pour Henry; j’en suis consolé, à cause de la liberté que cela me fait et même que cela doit vous faire. Henry parti, vous serez mille fois plus à l’aise dans l’Assomption. Je souffre pour votre coeur, ma chère petite, mais du reste si vous savez aller jusqu’au bout, cela vous donne bien des droits et un très grand avantage. Si Henry part, dois-je prier votre grand-père de venir encore à la maison, après que Madame votre mère m’a demandé de ne plus mettre les pieds chez elle? Où veut-on arriver? Je pense que c’est à vous de voir si vous ne ferez pas bien d’écrire pour avoir une explication, et demander ce que vous devez conclure de cette manière de faire. Car, si votre grand-père ne vient plus pour le collège, viendra-t-il pour les Dames de l’Assomption? Votre père viendra-t-il pour vous ou les Oblates?

Qu’Henry ne revienne plus, je le comprends, mais qu’on explique le procédé. Est-ce une rupture? Doit-elle être complète? Remarquez bien, chère enfant, qu’en tout ceci je ne me préoccupe que de vous et fais très bon marché du reste. J’ai trop gagné dans ce que le bon Dieu m’a donné pour ne pas l’acheter, avec un immense bonheur, par quelques légers ennuis qui rehaussent la saveur de ce que j’ai obtenu de jouissance de coeur. Enfin, ma fille, ma conclusion est que vous arriviez au plus tôt. Cette lettre vous arrivera le 22, vous pouvez écrire et demander qu’on vous réponde à Paris. Je serais d’avis que, selon la réponse bonne ou dure, vous descendiez au prieuré ou chez les Oblates. Peut-être le meilleur serait-il de vous arranger pour arriver le matin, et, selon la conversation que vous auriez au prieuré, coucheriez-vous au prieuré ou iriez-vous coucher chez les Oblates? Des ordres seraient donnés en conséquence.

Je vais bien prier pour vous, mon enfant. Croyez, je vous le demande, que je pense sans cesse à toutes ces tribulations de votre pauvre coeur, mais c’est à présent que vous devenez mère. Vous enfantez dans la douleur l’oeuvre de Dieu.

Mille fois à vous, mon enfant, avec toutes les bénédictions dont mon coeur est capable de vous couvrir.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Il faudrait, dans tous les cas, écrire à Louise(1) le jour de votre arrivée et l'heure de votre départ pour Le Vigan, afin de faire arrêter vos places à la diligence. Vous pourrez faire cela de Paris. Je vous y fais penser. Combinez les choses comme il vous plaira.|Je dis un mot de ce qui suit à la supérieure, mais il est inutile d'entrer dans les détails(2).1. Louise Coulomb.
2. Ce second post-scriptum se trouve en tête de la lettre.