DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 336

23 aug 1867 Le Vigan CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Travaux d’approche à faire pour reconquérir son grand-père. – Je compte les heures. – Les Oblates: nouvelles et conseils.

Informations générales
  • DR06_336
  • 3090
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 336
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 405; D'A., T.D. 29, n. 97, pp. 112-113; QUENARD, pp. 79-80.
Informations détaillées
  • 1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 OBLATES
    1 PARENTS
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RESIDENCES
    1 SUPERIEURE
    2 ARNAL DU CUREL, MADAME
    2 CHABERT, LOUISE
    2 COMPAND, ALEXANDRINE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 COULOMB, LOUISE
    2 DALMIER, NATHALIE
    2 FRANCOISE, SOEUR
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 JULIAN, HELENE
    3 ALES
    3 EMS
    3 LYON
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 SEDAN
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Le Vigan, 23 août [18]67.
  • 23 aug 1867
  • Le Vigan
  • *La Mère Emmanuel-Marie*
    *Supérieure des Oblates*.
La lettre

Ma chère fille,

Vous êtes sur le point de partir de vos eaux et je viens à votre rencontre jusqu’à Sedan. Je tiens à vous donner quelques renseignements, dont vous ferez l’usage que vous croirez convenable, en les combinant avec ceux que vous avez reçus de votre côté. Le P. Galabert a eu l’occasion de voyager d’Alais à Nîmes avec votre grand-père, qui a été bien pour lui. Le P. G[alabert] lui a parlé des Oblates, à quoi il n’a rien répondu, mais dans la conversation il aurait dit que j’étais stupidement fou. Ceci n’est pas d’un homme qui se calme. Toutefois, mon avis est de ne rien brusquer. Voyez si, de Sedan, vous ne feriez pas bien de lui écrire par Mme votre mère ou par Augustine, afin qu’il ne pût pas dire que la lettre ne lui avait pas été remise. Vous lui diriez le jour et l’heure où vous iriez le voir, ou plutôt vous lui diriez que, la veille de votre arrivée, Augustine irait savoir à quelle heure il se trouverait chez lui. Mettez, croyez-moi, les bons procédés de votre côté; il vous sera possible de n’être pas trop tendre, si lui-même ne l’est pas. Il me semble pourtant que, peu à peu, les chocs finiront par diminuer. Si, plus tard, l’irritation continue, eh bien, à nouveaux faits nouveaux conseils.

Je me demande quand vous serez ici. Vous partez dimanche, c[‘est]à-d[ire] après-demain, d’Ems; lundi matin au plus tard, vous êtes à Sedan et mardi soir à Paris. Si vous y restez peu, jeudi ou vendredi vous êtes à Nîmes, vers 5 h. du soir, peut-être vendredi matin. Il me semble que, lundi matin ou lundi à 2 heures(1), vous pouvez être ici. Je ne dis rien, mais votre père compte les heures.

Plus j’y pense, plus je tiens à ce qu’en usant de tous les égards, vous restiez au collège. Les élèves n’y sont pas. Vous aurez toutes les pièces que vous voudrez pour voir Mme votre mère. Vous pourrez aller au prieuré, recevoir votre grand-père; mais, croyez-moi, posez-vous très nettement, avec toutes les formes: votre place est au milieu de vos filles.

Soeur Nathalie et Soeur Alexandrine sont ici. L’Anglaise est arrivée, nous l’appelons Soeur Françoise. Je vous enverrai à Nîmes Soeur Alexandrine et Soeur Nathalie. Hélène Julian et Louise Chabert sont toujours dans les meilleures dispositions. Soeur Marie de Saint-Jean fait des merveilles, vous avez là un véritable appui. Mme Arnal quitte Le Vigan quelques heures après mon arrivée. Vous la trouverez peut-être dans quelque wagon revenant de Lyon.

Si vous passez à Nîmes un peu de temps, insistez pour que jusqu’à votre retour on obéisse surtout à la Mère Marie de Saint-Jean. Que les trois jeunes Soeurs travaillent l’après-midi à la lingerie. Soeur Nathalie n’a plus besoin d’être supérieure, puisque vous le serez sous peu. La Mère Marie de Saint-Jean est à présent toute la journée à la lingerie. Il suffit de faire garder le grand silence la nuit.

Adieu, ma chère fille. A douze grands jours d’ici.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. C'est-à-dire le 2 septembre.