DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 341

25 aug 1867 Le Vigan MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Anniversaire. – L’abbé Galeran. – Les Religieuses de l’Assomption du Vigan. – Vieilles dentelles.

Informations générales
  • DR06_341
  • 3095
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 341
  • Orig.ms. ACR, AD 1450; D'A., T.D. 23, n. 945, pp. 272-273.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 AUMONIER
    1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
    1 MISSION D'ANGLETERRE
    1 PATIENCE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 SUPERIEURE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BARDOU, THERESE DE LA CONCEPTION
    2 BERTHE, MARIE-JULIE
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 GALERAN, HENRI
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SALZE, THERESE
    3 LONDRES
    3 NIMES
    3 SEDAN
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Le Vigan, 25 août [18]67.
  • 25 aug 1867
  • Le Vigan
  • *Pour la Mère générale*.
La lettre

N’est-ce pas aujourd’hui que ma chère fille accomplit ses [cinquante] années? J’ai prié pour vous et je tiens à ce que vous et moi, dans cette cinquantaine commune où je vous précède pourtant(1), nous allions toujours plus dans l’union d’une vieille amitié, consolidée même par des chocs, qui, j’espère, n’ont plus aucun prétexte d’être.

Je vous avais devinée. La lettre que vous aurez trouvée à Sedan vous le montrera. Il n’y a, je crois, aucun mal fait. Le P. Emmanuel, à qui l’abbé G[aleran] avait dit qu’il ne restait chez vos filles qu’à cause de moi, lui a écrit pour le remercier de son hospitalité, tout en ajoutant que je serais désolé de le retenir là où il ne se trouverait pas bien, qu’en l’envoyant à Londres j’avais cherché à lui être utile, mais que je ne voulais en rien gêner sa liberté. Voilà, j’espère, une affaire qui prendra bientôt une autre tournure avec un peu de patience(2).

Soeur M.-Julie est ici avec Soeur Thérèse, toutes deux animées des meilleures intentions. Mais quelle étroite cervelle que Soeur M.-Julie! Quelle enfant que Soeur Thérèse de la Conception! Et que cela a besoin d’être constamment tenu! Et que la Mère M.-Gabrielle a du mérite! Ne croyez pas que je sois mécontent d’elles. Ce n’est que ce que la nature leur a refusé que je constate. Je crois que plus tôt Marie nous reviendra, mieux cela vaudra. En passant par Nîmes, elle aura à donner son avis sur quelques arrangements pour sa nouvelle installation, puis peut-être faudra-t-il que nous donnions bientôt l’habit à quelques nouvelles postulantes. Il faut combiner quelles religieuses devront être à Nîmes, l’hiver prochain. Il y a là un travail préparatoire qui ne sera arrêté que lorsqu’elle sera ici.

Savez-vous que vous pourriez nous procurer d’énormes revenus en cherchant à nous faire raccommoder les vieilles dentelles? Nous avons des ouvrières très habiles pour cela, et si vous nous fournissiez de l’ouvrage, vous nous ouvririez d’étonnantes ressources. Je me suis fait expliquer cela aujourd’hui. Nous pourrions avoir des journées de 10 à 15 francs. Bien que je vous écrive ceci au milieu des distractions de votre visite à Sedan, j’espère que vous voudrez bien vous le rappeler(3).

Adieu, ma chère fille. Mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. De sept années à quelques jours près, le P. d'Alzon étant né le 30 août 1810.
2. L'abbé Galeran était certes un fidèle du P. d'Alzon, mais il ne devait pas avoir un caractère très commode: le voilà brouillé avec les R.A. de Londres dont il est l'aumônier depuis un peu plus d'un an seulement.
3. Voir la réponse faite par le P. Picard à ce sujet (*Lettre* 3093, n. 2).