DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 360

6 sep 1867 Le Vigan SAUGRAIN Hippolyte aa

J’ai parlé net au noviciat. – Accueil qui a été réservé à Mère Emmanuel-Marie. – Le Vigan deviendrait tête de ligne pour le chemin de fer. – J’ai envie de prêcher une petite retraite aux Oblates. – Un joli dialogue composé par le P. Emmanuel. – Varia.

Informations générales
  • DR06_360
  • 3117
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 360
  • Orig.ms. ACR, AK 153; D'A., T.D. 33, n. 163, pp. 95-96.
Informations détaillées
  • 1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
    1 ECONOMAT GENERAL
    1 GARES
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 MOUTONS
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 OBLATES
    1 OEUVRES MISSIONNAIRES
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 REPRESSION DES DEFAUTS DES JEUNES
    1 SEVERITE
    1 VETURE RELIGIEUSE
    2 ABRIC, PHILIPPE
    2 ARNAL DU CUREL, MADAME
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BENOIT, SAINT
    2 CHILIER, ALEXANDRE
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 JOULE, JEAN-MARIE
    2 MAUR, SAINT
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 ROMARIC, SAINT
    2 TALABOT, PAULIN
    3 ANDRINOPLE
    3 SAINT-HIPPOLYTE-DU-FORT
    3 SAUCLIERES
    3 VIGAN, LA CONDAMINE
    3 VIGAN, LE
    3 VIGAN, PROPRIETE D'ARENES
    3 VIGAN, PROPRIETE LAVALETTE
  • AU PERE HIPPOLYTE SAUGRAIN
  • SAUGRAIN Hippolyte aa
  • Le Vigan, 6 sept[embre 18]67.
  • 6 sep 1867
  • Le Vigan
La lettre

Cher ami,

Reposez-vous bien; c’est indispensable. Philippe(1) a eu la pluie sur le dos à Sauclières; il est arrivé hier jeudi, à midi, avec 80 brebis à 15 fr. 50. Le noviciat se détraquait, on allait jaser dans les cellules. J’ai fait dîner deux ou trois fois à genoux, j’ai parlé un peu net. Père J[ean]-M[arie] m’assure que tout est rentré dans l’ordre.

La Mère Emmanuel-Marie(2) a eu le plus heureux accueil de sa famille, ce qui simplifie bien des choses. Elle a été reçue ici admirablement. Mme Arnal s’est dégonflée avec moi, tout va pour le mieux. Il est entendu qu’elle répond de l’oeuvre, mais que la Mère Emmanuel-Marie(2) est supérieure. Le P. Picard a des promesses de la Propagation de la foi pour aider à la fondation d’Andrinople.

Le bruit que Talabot(3) veut que Le Vigan soit tête de ligne a pris dans le Vigan comme une traînée de poudre. Cela remonte aux ingénieurs, qui, le 15 sept[embre], vont faire les expropriations à Saint-Hippolyte, et, avant la fin de nov[embre], fixeront positivement le tracé, mais il paraît qu’ils disent eux-mêmes que l’on s’arrêtera au Vigan. On voulait que je fisse des démarches. Je m’en garderai bien. Si, comme je le crois, ils décident pour Lavalette, il faut: 1° n’avoir pas l’air d’y tenir; 2° saler; 3° voir si l’on ne pourrait pas établir l’embarcadère, non pas à Lavalette, mais à Arènes. Cela décuplerait la valeur de Lavalette, de la Condamine et du jardin.

J’ai envie de prêcher une petite retraite aux Oblates, si je donne l’habit à quelques-unes, mais il faudrait que vous fussiez de retour(4). Voulez-vous que nous fixions la prise d’habit pour le jeudi 19? J’ai reçu la réponse favorable des examinateurs de Paris.

Le P. Emmanuel a fait entre saint Benoît (P. d’A[lzon]), saint Maur (P. V[incent] de P[aul]), saint Romaric (P. A.)(5) le plus joli dialogue du monde. Saint Benoît ordonne à saint Maur d’aller pêcher une faucille qu’un frère a laissé tomber. Saint Maur demande s’il partira du pied droit ou du pied gauche. Peu importe, pourvu que vous marchiez sur l’eau. Alors saint Maur examine si en mettant une planche sur l’eau et marchant sur la planche, il ne marcherait pas sur l’eau. Le dialogue se poursuit huit pages avec des inventions de cette espèce.

Vous direz à Mme de Puységur que j’irai la voir, mais je ne sais pas le temps de mon séjour.

Addio, cher. Encore une fois, reposez-vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Vous ne me dites pas le prix des vins. Quelques-unes de vos observations sur le budget sont justes(6). Les ports des lettres sont payés par les parents, sauf les dépêches télégraphiques dont le P. V[incent] de P[aul] fait un peu abus.|Ci-joint une note du boucher, qui pleure à cause d'un billet à payer le 15 courant.1. Philippe Abric, l'homme d'affaires du P. d'Alzon au Vigan.
2. Le ms a *Marie-Emmanuel*.
3. Paulin Talabot, l'ingénieur-constructeur de chemins de fer.
4. Le P. Hippolyte est à Lavagnac.
5. Le P. Alexis étant à Paris, il s'agit sans doute du P. Alexandre Chilier.
6. Le P. Hippolyte a énuméré des postes où l'on pourrait faire des économies au collège et, fort de ses responsabilités d'économe général, il a même ajouté à l'intention du P. d'Alzon: "permettez-moi de vous demander une attention constante dans vos dépenses et engagements particuliers" (4 septembre).