DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 362

6 sep 1867 Le Vigan DOUMET_MADAME

Un *vieux père*. – Actes d’abnégation dont il faut prendre l’esprit à la communion. – Emile.

Informations générales
  • DR06_362
  • 3119
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 362
  • Orig.ms. ACR, AP 410; D'A., T.D. 34, n. 57, pp. 105-106.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DIVIN
    1 ANEANTISSEMENT DE JESUS-CHRIST
    1 EFFORT
    1 HUMILITE
    1 JOUISSANCE DE DIEU
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 OUBLI DE SOI
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 PENITENCES
    1 RECONNAISSANCE
    1 SAINTE COMMUNION
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 DOUMET, PAUL-FRANCOIS
    3 SETE
  • A MADAME DOUMET
  • DOUMET_MADAME
  • Le Vigan, 6 sept[embre 18]67.
  • 6 sep 1867
  • Le Vigan
La lettre

J’ai un peu de fatigue, ces jours-ci, et c’est pour cela que j’ai laissé la plume de côté. C’est très mal à moi, mais il faut, ma chère fille, vous accoutumer à avoir un vieux père. J’espère pourtant que cette lettre vous trouvera à Cette.

Puisque vous voulez entrer très sérieusement dans la voie de l’abnégation, je pense que vous devez non seulement très sérieusement prendre des résolutions générales, mais encore de particulières; c’est-à-dire vous proposer chaque matin d’en faire des actes par le menu. En les prévoyant un peu à l’avance, il me paraît difficile que vous n’en trouviez pas la possibilité, soit en allant au-devant d’une humiliation, soit en sacrifiant une jouissance, soit en prenant gaîment un froissement de coeur ou d’amour-propre, soit en vous dévouant à quelque acte un peu répugnant. Il me semble qu’à chaque instant l’abnégation peut se faire sentir. Mais pour en prendre l’esprit, il faut le bien savourer d’avance à la communion, où nous recevons un Dieu qui s’est renoncé d’une façon si terrible. C’est là que nous pouvons nous retremper entièrement dans un amour sans bornes, celui que Notre-Seigneur nous témoigne et qui nous fera comprendre le degré de reconnaissance que nous sommes obligés de lui porter.

J’espère qu’Emile, après s’être bien amusé, va se mettre au travail avec une ardeur toute nouvelle, et que l’an prochain il sera un élève réellement distingué(1).

Les visites m’ont dérangé, et j’en attends d’autres. Voilà qu’on sonne.

Adieu, ma fille. Pardonnez-moi cette courte lettre. Mille et mille fois à vous en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Au collège de Nîmes. Emile a dix ans et demi.