DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 376

25 sep 1867 Nîmes CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Miss Isabelle, Soeur Véronique et Soeur Françoise. – M. Conte. – On n’entreprend pas une oeuvre comme la nôtre sans avoir bien des tribulations. – Les effets de la tempête.

Informations générales
  • DR06_376
  • 3135
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 376
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 406; D'A., T.D. 29, n. 106, p. 123.
Informations détaillées
  • 1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
    1 FORMATION A LA VIE RELIGIEUSE
    1 INTEMPERIES
    1 JESUS-CHRIST MODELE
    1 SOUFFRANCE APOSTOLIQUE
    2 COMTE, ANTOINE-THEODORE
    2 FRANCOISE, SOEUR
    2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
    2 ISABELLE, MISS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 VILLARET, VERONIQUE
    3 BESSEGES
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Nîmes, 25 sept[embre] 1867.
  • 25 sep 1867
  • Nîmes
  • *Ma Très Rde Mère*
    *Emmanuel-Marie*.
La lettre

C’est pourtant la troisième fois que je vous écris aujourd’hui, ma chère petite Mère, quoique mes lettres ne doivent pas vous arriver le même jour. Le coucher vient de sonner, mais je veux répondre à quelques-unes de vos questions.

1° Je pense qu’il faut mener un peu rondement Miss Isabelle(1), qui a besoin de se détendre les nerfs.

2° Soeur Véronique a aussi à faire quelques efforts; il faudra lui dire en partant que vous comptez sur son énergie morale.

3° Quant à Soeur Françoise, il faut absolument renoncer à la garder et la rendre à Soeur M.-Walburge.

Monseigneur est allé faire hier lui-même l’oraison funèbre de M. Conte. Si je le puis, j’irai l’installer à Bessèges. Comment des araignées à enlever peuvent-elles causer des crises si violentes que celles que vous me racontez? Evidemment, nous savons pourquoi la pauvre fille ne voulait pas quitter la France. Hélas! ma fille, vous êtes destinée à voir et à faire souffrir, mais encore vous êtes destinée à souffrir vous-même. On n’entreprend pas une oeuvre comme la nôtre sans avoir bien des tribulations, il importe d’être purifié. C’est précisément ce que fait l’épreuve de la douleur. Je n’ose pas vous dire que, malgré mes ennuis, en apercevant ces jours-ci un peu de bon temps, je me prends à en être effrayé. Quand Notre-Seigneur n’a-t-il pas souffert? Enfin, mon enfant, vous nous reviendrez bientôt. N’oubliez pas que c’est le lundi 7 octobre, à 7 heures du matin, que vous devez vous embarquer. Je pense que vous pourrez faire votre entrée par la nouvelle porte de la rue Pradier.

Bonsoir, ma fille. Il fait une tempête qui a enlevé une partie de la toiture de l’embarcadère, a déraciné un de nos platanes et fait quelques gentillesses de ce genre. Je bénis les Oblates et vous souhaite une bonne nuit.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Y avait-il à Rochebelle une autre Anglaise ou Irlandaise que Soeur Françoise?