DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 384

5 oct 1867 Nîmes CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Laissez à Rochebelle de fortes recommandations. – Faire en tout la volonté de Dieu. – La croix. – Vos meubles. – La clef du tabernacle. – Nez à nez avec votre mère.

Informations générales
  • DR06_384
  • 3144
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 384
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 406; D'A., T.D. 29, n. 111, pp. 129-130.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 AMOUR DU CHRIST A L'ASSOMPTION
    1 BIENS MEUBLES
    1 CELLULE
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 EPREUVES
    1 ESPRIT RELIGIEUX
    1 NOTRE-DAME DE BULGARIE
    1 TABERNACLE
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 COULOMB, LOUISE
    2 THIBON, LOUIS
    3 ROCHEBELLE, FAUBOURG DU VIGAN
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Nîmes, 5 octobre 1867.
  • 5 oct 1867
  • Nîmes
  • *A ma Rde Mère*
    *La Mère Emmanuel-Marie*
    *Rochebelle*.
La lettre

Eh! bien, ma fille, quand ces quelques lignes vous parviendront, vous serez bien près de quitter Rochebelle. Laissez-y de fortes recommandations, qui, fortifiées par le souvenir de vos exemples, soutiendront les Soeurs et les exciteront à se consacrer un peu plus à la vie surnaturelle qui fait la base de l’esprit religieux. Du courage pour faire en tout la volonté de Dieu! Je vous attends avec l’espoir que vous allez m’aider à devenir moins mauvais, avec un immense désir de vous faire beaucoup de bien. Des ennuis peuvent vous attendre. Je ne sais pas lesquels, mais vous ne vous seriez pas dévouée à l’oeuvre de Dieu, si vous n’aviez pas à porter la croix. Portez-la donc par avance. Il est impossible qu’elle ne vous soit pas une grande marque de prédilection. Hélas! s’il est vrai que vouloir beaucoup aimer dans la vie religieuse, c’est vouloir beaucoup souffrir, quelles épreuves n’attendent pas la religieuse qui aspire à aimer Notre-Seigneur plus qu’aucune autre épouse du divin Maître? Enfin! il en sera à la volonté de Dieu.

Mais je le prends sur un ton bien lugubre et je ne crois pas pourtant qu’il soit défendu de se livrer un peu à la joie de se revoir. Votre soeur, avec l’autorisation de Madame votre mère, compte faire porter dans votre cabinet quelques-uns de vos meubles. Malheureusement, il ne sera pas suffisamment terminé. Il faut un peu de patience. Je crois pourtant que, malgré les pieuses lenteurs de Soeur sainte Louise(1), le tabernacle sera prêt. On n’avait pas la clef. J’avais dit qu’on se servît d’un rossignol, mais il a fallu attendre jusqu’à ce matin pour s’assurer qu’elle était bien perdue, en allant la chercher au patronage où on ne l’a pas trouvée.

Ce matin, en sortant du secrétariat de l’évêché, je me suis trouvé sur le pas de la porte nez à nez avec Mme Correnson. Je l’ai saluée, lui ai adressé un mot; elle a paru très empressée de parler à M. Thibon, je ne l’ai pas entretenue. Cependant, elle est toujours admirablement disposée pour vous.

Adieu, ma fille. A après-demain soir. J’espère que la diligence ne vous versera pas. Dire que je ne suis pas content de votre retour serait mentir.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Louise Coulomb.