DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 385

7 oct 1867 Nîmes GIRY_MADAME

Maurice doit être parti ou bien près de son départ. – Immenses angoisses pour vous, mais quel honneur devant Dieu.

Informations générales
  • DR06_385
  • 3145
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 385
  • Orig.ms. ACR, AM 207; D'A., T.D. 37, n. 8, p. 186.
Informations détaillées
  • 1 ANGOISSE
    1 DEFENSE DES DROITS DE DIEU
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 MERE DE FAMILLE
    1 SENS DE L'HONNEUR
    2 GIRY, LOUIS DE
    2 GIRY, MAURICE DE
    3 NIMES, DIOCESE
    3 ROME
  • A MADAME LOUIS DE GIRY
  • GIRY_MADAME
  • Nîmes, 7 octobre 1867.
  • 7 oct 1867
  • Nîmes
La lettre

Maurice est probablement parti à l’heure qu’il est, ma chère cousine, ou, du moins, bien près de son départ(1). On a reçu, ici, l’ordre de renvoyer à Rome les zouaves du diocèse. Les nôtres étaient déjà à leur poste, mais aussitôt j’ai pensé à votre fils. Hélas! oui. Il y a là de grandes, d’immenses angoisses; mais aussi quel honneur devant Dieu! Le coeur saigne et se tord, et pourtant ne voudrait pas reprendre ce qu’il a une fois offert. C’est dans ce sentiment, j’en suis sûr, que vous donnez, avec une grande amertume sans doute, mais avec un grand amour, ce que vous avez de plus cher au monde. Je vous avoue qu’il y a, à mes yeux, à un pareil moment, une différence entre laisser aller un fils au couvent et l’envoyer à un champ de bataille italien. Enfin, ma chère fille, croyez que votre pensée m’est bien souvent présente et que je vous plains, que j’ai quelquefois la tentation de vous admirer, mais que mon coeur s’attache au vôtre pour le soutenir, si c’est possible, avec toute la force dont je suis capable.

Mille et mille affections à Louis. Tout vôtre, ma fille, et que Dieu soit le père de vous trois!

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Maurice de Giry, engagé dans les zouaves pontificaux, était sans doute venu passer un congé en France. Les zouaves du diocèse d'Avignon - les Giry sont de Carpentras - ont dû comme ceux de Nîmes recevoir l'ordre de regagner leur unité.