DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 388

12 oct 1867 Nîmes SAUGRAIN Hippolyte aa

Ferret et l’abbé François. – Nous avons un professeur de rhétorique. – Les Oblates vont très bien. – Le désordre de Soeur Nathalie. – Le collège. – Varia.

Informations générales
  • DR06_388
  • 3148
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 388
  • Orig.ms. ACR, AK 158; D'A., T.D. 33, n. 118, pp. 100-101.
Informations détaillées
  • 1 ASSOMPTIONNISTES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 ELEVES
    1 ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
    1 JEUNES RELIGIEUX
    1 MAITRES
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 OBLATES
    1 PENSIONNAT DES OBLATES A NIMES
    1 TRAVAIL MANUEL
    1 UNIVERSITE SAINT AUGUSTIN
    2 ARNAL DU CUREL, MADAME
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CHAMBOURDON, FRANCOIS
    2 COMPAND, ALEXANDRINE
    2 DALMIER, NATHALIE
    2 DAMENNE, LOUISE
    2 DELPON, FULCRAND
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 FAVATIER, PAUL
    2 FERRET, JULES
    2 FRANCOIS, CHARLES
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GERMER-DURAND, JOSEPH
    2 GOURJU, ANTONIN
    2 LHERISSON, CLAUDE
    2 MAGNE, ALFRED
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 MARTIN, VITAL
    3 MONTMAU
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE HIPPOLYTE SAUGRAIN
  • SAUGRAIN Hippolyte aa
  • Nîmes, 12 oct[obre 18]67.
  • 12 oct 1867
  • Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Vous devez être de retour, j’en suis tout heureux. Ferret est arrivé ce matin, je vous l’expédierai lundi ou mardi; il sera suivi de l’abbé François(1).

Nous avons trouvé un professeur de rhétorique, que Gourju garantit excellent. Priez pour qu’Antonin Gourju, qui fait l’intérim de la dite rhétorique, ait la vocation. Quelle précieuse acquisition ce serait!

Les Oblates vont bien, très bien. Votre idée de les loger au pavillon a été merveilleuse. Il faudra dépenser, pour s’établir, le prix du loyer d’un an qu’il eût fallu payer pour être aussi bien. Vous pouvez dire à Soeur Nathalie, qui s’étonne qu’on ait trouvé du désordre à la lingerie, que les numéros du linge n’avaient aucun rapport avec les numéros des cases. Exemple: 149 était logé à 93. Trouvez-vous-y. Il a fallu faire venir les élèves et leur demander où ils croyaient que l’on avait mis leurs affaires. Soeur Alexandrine a éprouvé une vive reconnaissance envers la maman qui lui a renvoyé, à la rentrée, ses bas mis par Soeur Nathalie dans la malle d’un élève. Ceci n’est qu’un détail, dont vous userez au besoin. Soeur Louise ne veut pas étudier, mais elle met beaucoup d’ordre à la lingerie. Il se prépare quelques postulantes pour les Oblates.

Nous avons moins d’élèves. Magne et Delpon(2) ont été les deux chefs des partants en troisième. Les élèves disent qu’ils sont plus en famille. Le P. V[incent] de P[aul] est un peu écrasé et je me demande s’il ne vaudra pas mieux le laisser partir. [Le] P. Emmanuel prend tous les jours pied dans la maison(3). M. Durand est revenu à ses beaux jours.

Et le noviciat, comment va-t-il? Arrangez-vous avec le P. V[incent] de Paul, c’est votre affaire. Vous me direz bien ce que vous avez fait à Montmau? Mme Arnal est-elle de retour? Parlez-lui, de ma part, dans les termes les plus affectueux. J’ai encore autre chose à vous dire, cela m’échappe. Addio.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Paul-Charles François, originaire de la Meuse. Lui aussi est envoyé par le P. Picard pour le noviciat du Vigan.
2. Alfred Magne et Fulcrand Delpon étaient effectivement élèves de troisième en 1866-1867.
3. Un "Rapport sur les études des religieux du collège" adressé au P. d'Alzon par le P. Emmanuel porte la date de ce même 12 octobre. Les jeunes religieux y sont divisés en trois catégories: les scolastiques (P. Athanase Malassigné et Fr. Vital Martin), les candidats à la licence (P. Alexis Dumazer, Frères Joseph Germer-Durand et Paul Favatier) et les professeurs de grammaire (Frères Pierre Descamps, Claude Lhérisson et François Chambourdon, surveillant). Les études de chaque groupe sont décrites, et une appréciation est donnée sur chaque religieux. Et le P. Emmanuel demande "quelques jours encore avant de vous indiquer les mesures à prendre pour donner à toutes ces études particulières une unité supérieure visant à la réalisation du plan que vous nous avez tracé en établissant l'*Université Saint-Augustin*."
Le P. Emmanuel fait allusion ici au plan d'enseignement supérieur développé par le P. d'Alzon devant ses religieux au cours de l'été au Vigan. Un ms du P. d'Alzon (CS 169-171) intitulé *Université de Saint-Augustin* en est l'écho. Le Père y développe les raisons qui poussent au développement de l'enseignement supérieur: "Besoin d'études nouvelles, de nouvelles investigations, de nouveaux points de vue pour se défendre, pour découvrir. C'est ce que l'Eglise a toujours fait [...] il faut qu'après les ténèbres hégéliennes, philosophiques et autres nous fassions la lumière. Et si nous le voulons, avec la grâce de Dieu nous le ferons, et pour notre petit groupe un des puissants moyens sera la fondation de l'université de Saint-Augustin." Après avoir énuméré les chaires qu'il souhaite à cette université, le P. d'Alzon consacre tout un développement à l'étude du droit. Sur un feuillet séparé figure même une liste de titulaires des différentes chaires et charges. Mais c'est là un aimable divertissement imaginé pour une soirée de détente.