DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 424

12 dec 1867 Nîmes GIRY_MADAME

Les zouaves partants m’empêchent de m’occuper des partis. – Maurice me tient au coeur. – Courage et patience! – Soyez fière de votre fils.

Informations générales
  • DR06_424
  • 3190
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 424
  • Orig.ms. ACR, AM 208; D'A., T.D. 37, n. 9, pp. 186-187.
Informations détaillées
  • 1 DEFENSE DE L'EGLISE
    1 DOUCEUR
    1 FIERTE
    1 HUMILITE
    1 MERE DE FAMILLE
    1 PATIENCE
    1 QUESTION ROMAINE
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 ULTRAMONTANISME
    1 VERTU DE FORCE
    1 ZOUAVES PONTIFICAUX
    2 GIRY, LOUIS DE
    2 GIRY, MAURICE DE
    2 MAURAIN, JEAN
    2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
    2 MERIGNARGUES, JULES DE
    2 NATHALIE
    2 PIE IX
    2 ROUHER, EUGENE
    2 THIERS, ADOLPHE
    3 FRANCE
    3 ITALIE
    3 ROME
  • A MADAME LOUIS DE GIRY
  • GIRY_MADAME
  • Nîmes, 12 décembre 1867.
  • 12 dec 1867
  • Nîmes
La lettre

Ma chère cousine,

Les zouaves m’empêcheront de vous écrire. Je suis tellement pris par ceux qui partent, qui doivent partir, qu’on pourrait faire partir, que je n’ai pas le temps de m’occuper des zouaves partis. Pourtant ce cher Maurice me tient bien au coeur. Il paraît que le danger est, pour le moment, passé. Reviendra-t-il? Je reçois à l’instant d’excellentes nouvelles de Rome. On y avait lu les discours Thiers et Rouher(1). Courage et patience! Vous avez à souffrir. Ah! qui ne souffre pas? Mais, de grâce, prenez la vie par le côté doux et humble. Isabelle de Mérignargues qui n’est que soeur, il est vrai, est plus forte que vous(2). Je vous engage à faire comme elle, à être fière de votre fils et à espérer qu’il vous reviendra bientôt avec le plaisir d’avoir pris part à un des plus beaux mouvements de l’Eglise, depuis sa fondation.

Mille choses à Nathalie et à votre mari. Mille fois vôtre, ma chère cousine.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
On m'a dérangé depuis ce matin.1. Le 4 décembre au Corps législatif, au nom de la liberté des cultes Thiers avait pris la défense du pouvoir temporel du pape, élément essentiel à la liberté du culte catholique, et le 5 décembre, Rouher avait déclaré: "Jamais l'Italie ne s'emparera de Rome, jamais la France ne supportera la violence faite à son honneur et à la catholicité..." (MAURAIN, pp. 828-829).
2. Isabelle était la soeur de Jules de Mérignargues, zouave pontifical comme Maurice, fils de Mme de Giry.