DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 38

21 feb 1868 Lavagnac BAILLY_VINCENT de Paul aa

Nous cesserons de pousser aux enrôlements. – Restez à Rome tant que nécessaire. – Beau temps désespérant. – Appuyez-vous sur M. d’Albiousse.

Informations générales
  • DR07_038
  • 3260
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 38
  • Orig.ms. ACR, AG 218; D'A., T.D. 27, n. 216, pp. 163-164.
Informations détaillées
  • 1 AUMONIER
    1 FAMINE
    1 INTEMPERIES
    1 PRODUITS AGRICOLES
    1 ZOUAVES PONTIFICAUX
    2 ALBIOUSSE, NUMA D'
    2 LECOURTIER, FRANCOIS
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    3 MONTPELLIER
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Lavagnac, 21 février 1868.
  • 21 feb 1868
  • Lavagnac
La lettre

Mon bien cher ami,

Je vous remercie de tous les détails que vous me donnez, et puisqu’on ne veut plus trop pousser aux enrôlements, nous nous arrêterons. C’est fort heureux. Depuis que je suis ici, j’avais fait sonder l’évêque de Montpellier qui semble vouloir s’ébranler, mais je le laisserai revenir à sa quiétude.

Non, je ne veux pas que vous me reveniez. Il est bien plus important que vous restiez où vous êtes. Tous les jours, les parents viennent nous remercier d’avoir mis quelqu’un pour veiller sur leurs fils, sinon pour les surveiller. Restez donc à Rome tant que ce sera nécessaire. Nous vous trouverons le moyen d’y vivre et même de procurer quelques soulagements à nos zouaves, sans qu’il en coûte rien à qui que ce soit qu’à nous. Je vous ai bien dit que, quand vos ressources seraient épuisées, quelqu’un(1) m’avait demandé d’avoir recours à sa bourse. Vous comprenez que cela ne se refuse pas.

Nous avons ici un beau temps désespérant, car nous aurons une famine. Les blés poussent très mal. Impossible de planter des vignes, et les fourrages seront très chers. En ce moment, on vend la luzerne 12 francs les 100 kilos, et cela augmentera encore, surtout s’il ne pleut pas. Nous avons un nouvel élève assez malade, je le recommande à vos prières.

Vous ne me dites rien de ceux des Nîmois que j’ai connus. J’ai su par quelques zouaves, qui ne sont pas nîmois, que l’union des nôtres excitait quelques jalousies. Ce n’est pas étonnant, il faut savoir s’attendre à ces petites misères. Appuyez-vous sur M. d’Albiousse et allez en avant. Quand il croira que vous n’êtes plus utile, il vous le dira avec sa loyauté militaire. En attendant restez, et si ceux qui trouvent votre présence extraordinaire ne sont pas satisfaits, priez-les de vous dire quel traitement ils vous font.

Vous voudrez bien offrir mes meilleurs hommages à M. d’Albiousse et me répondre sur ma précédente lettre. Mille fois à vous, mon cher ami, du fond du coeur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Madame de Puységur? (v. *Lettre* 3187).