DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 39

21 feb 1868 Lavagnac CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Votre grand-père offre aux vôtres l’occasion de reconquérir leur indépendance. – Attitude à adopter envers lui.

Informations générales
  • DR07_039
  • 3261
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 39
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 406; D'A., T.D. 29, n. 118, pp. 138-139.
Informations détaillées
  • 1 FAMILLE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, LOUISE
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 PLEINDOUX, AUGUSTIN
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Lavagnac, 21 février 1868.
  • 21 feb 1868
  • Lavagnac
  • *Madame*
    *la supérieure des Oblates*
    *à remettre au plus tôt*.
La lettre

Ma chère enfant,

La nouvelle que vous me donnez ne me surprend pas. Seulement je comprends quel coup de poignard elle doit être pour Mme votre mère(1). Il y a des désenchantements qui doivent être bien cruels à une fille, et surtout à une fille comme l’a toujours été Mme Correnson. Je pense que sans rien brusquer, avec toutes les formes convenables, le moment est venu pour les vôtres de reconquérir une indépendance, car si elle n’est pas prise aujourd’hui, vous vous exposeriez à subir le joug du plus intolérable despotisme. M. votre grand-père se brouillera tôt ou tard avec son neveu; il vous reviendra par la force des choses. Quant à vous, après la manière dont il a manqué à la promesse qu’il vous avait faite, vous n’avez qu’à rester chez vous. Vous êtes dispensée d’aller chez lui, excepté pour sa fête, et le jour de l’an, et encore nous examinerons.

Supposé, ce que je ne pense pas, qu’il vînt vous voir, je crois qu’il vaudrait mieux ne lui rien dire de désagréable. En un mot, je voudrais que vous examiniez si vous ne ferez pas bien de le dominer. C’est un vieillard, et peut-être dans l’intérêt des vôtres ce système serait-il le meilleur. Je voudrais, mon enfant, que vous pussiez comprendre combien tout ce qui est vôtre me touche. Vous ne me parlez pas de Mme votre grand-mère. Je présume qu’elle va mieux.

Le P. Hippolyte nous a quittés ce matin. Je présume qu’il aura emporté de très admirables dispositions, mais il y a là une foule de choses à dire qu’on n’écrit pas.

Adieu, ma fille. Je vous prie de croire que je me sens très vôtre en ce moment par le contrecoup de tout ce que vos impressions produisent sur moi.

Mille fois à vous en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Demandez à Soeur M.-Aug[ustine] de prier pour moi. Si vous ne m'écrivez pas demain, samedi, avant 2 heures, par la boîte mobile, ne m'écrivez plus. Je pense être à Nîmes lundi soir, mais n'en parlez qu'à votre soeur et à Louise(2).1. Voir *Lettre* 3267, post-scriptum.
2. Coulomb.