DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 44

29 feb 1868 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Dons de Saint-François de Sales. – La manière dont certains se permettent de parler des Nîmois irrite Monseigneur: voyez ce que vous pouvez faire. – Essayez de savoir s’il est prudent d’envoyer en ce moment des religieuses au centre de la Bulgarie. – Informez-vous sur le concile.

Informations générales
  • DR07_044
  • 3268
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 44
  • Orig.ms. ACR, AG 219; D'A., T.D. 27, n. 217, pp. 164-165.
Informations détaillées
  • 1 CONCILE DU VATICAN
    1 EVEQUE
    1 GUERRE
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 LEGION ROMAINE
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 MISSIONNAIRES
    1 OBLATES
    1 SUBVENTIONS
    1 SUPERIEUR GENERAL
    1 ZOUAVES PONTIFICAUX
    2 ALLET, EUGENE-JOSEPH
    2 BARNABO, ALESSANDRO
    2 CHARETTE, ATHANASE DE
    2 CLASTRON, JULES
    2 DARBOY, GEORGES
    2 GAY, CHARLES-LOUIS
    2 PITRA, JEAN-BAPTISTE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SIMEONI, GIOVANNI
    2 VALERGA, GIUSEPPE
    2 VEUILLOT, LOUIS
    3 BULGARIE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, le 29 février 1868.
  • 29 feb 1868
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Cher ami,

Le conseil de S.-François de Sales vous vote un abonnement à l’Univers et au Clocher. Les 500 francs de livres seront payés par moi sur ce que l’on m’a donné, à moins que Saint-François ne veuille en faire les frais. Ne pourriez-vous pas faire dire opportunément que Mgr de Nîmes commence à se fâcher de la manière dont quelques officiers se permettent de parler des Nîmois? Ceci est livré à votre prudence. Je lui ai rendu compte de tout, et il a été très profondément blessé. Vous pourriez en dire un mot au colonel Allet ou à M. de Charette, mais tout ceci n’est qu’une idée(1). Vous pouvez dire que vous m’avez mis au courant, que du reste des soldats en écrivent à leurs parents et que si l’on veut faire le découragement, on a ce que l’on veut. Au fond, on est ennuyé d’avoir dans votre personne quelqu’un qui rend compte de tout.

Vous devez demander prudemment encore si, avec les bruits de guerre en Orient, il est prudent d’envoyer des religieuses au centre de la Bulgarie. Ceci à Barnabo ou à Simeoni(2). Si on dit oui, elles partiront dix ou douze jours après Pâques, sinon elles attendraient au mois d’octobre.

Pour le concile, ramassez le plus de détails que vous pourrez. Il devient très important que nous sachions un peu où en seront les choses. L’abbé Gay doit être arrivé. Priez-le en me rappelant à son souvenir de vous dire tout ce qui pourra être su pour me le transmettre. Quel effet a produit à Rome la lettre de Mgr de Nîmes à Veuillot sur le cas de conscience de Paris(3)? Tâchez de me dire en quoi les évêques missionnaires seront désagréables ou du moins redoutés. Quant au chapitre de généraux d’Ordre ou de Congrégation, je ne pense pas qu’il soit possible de leur faire entendre raison, à moins qu’un cardinal religieux ne le préside. Pourquoi pas le cardinal Pitra? Suggérez- lui en l’idée, communiquez-la au séminaire français, faites-la germer(4). Elle trouvera des oppositions, mais elle finira par triompher, si l’on y met un peu d’entêtement.

On me dérange. Adieu.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le colonel Allet commande le régiment des zouaves. M. de Charette est lieutenant-colonel. - Le P. Bailly fit la commission, agita devant les officiers la menace de voir le recrutement nîmois prendre le chemin de la légion, et leur attitude changea aussitôt (lettre du 10 mars).
2. Le cardinal Barnabo n'était pas pour le départ immédiat. Il conseillait cependant de prendre l'avis de Mgr Valerga, patriarche latin de Jérusalem (lettre du P. Bailly du 12 mars).
3. Sur l'affaire du *cas de conscience de Paris* : CLASTRON, *Plantier*, II, pp.266-276.
4. "J'ai mis en avant votre idée de réunions préparatoires chez un cardinal et elle arrivera au cardinal Pitra au moins une fois avant que je ne lui en parle." (P. Bailly, 10 mars).