DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 53

28 mar 1868 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

La mort de Soeur Marie-Rose. – Nouvelles du prieuré. – La réconciliation de Mgr Pie avec le gouvernement. – Le grand-père de Mère Emmanuel-Marie. – Je suis très pris. – Aimer la souffrance de la croix. – Traînez en longueur pour Virginie.

Informations générales
  • DR07_053
  • 3281
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 53
  • Orig.ms. ACR, AD 1474; D'A., T.D. 24, n. 973, p. 11.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 MALADES
    1 PRIERES POUR LES DEFUNTS
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 QUESTION ROMAINE
    2 BARDOU, THERESE DE LA CONCEPTION
    2 BOUCARUT, JEAN-LOUIS
    2 COMBAL, PAUL-MATTHIEU
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 DARBOY, GEORGES
    2 KALM PODOSKA, MARIE-ROSE
    2 MAGNE, MADAME
    2 MAURAIN, JEAN
    2 PIE, LOUIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 PLEINDOUX, AUGUSTIN
    2 ROCHER, MADAME ADRIEN DE
    2 ROUHER, EUGENE
    3 ITALIE
    3 POITIERS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 28 mars 1868.
  • 28 mar 1868
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je viens de dire la messe pour Soeur M.-Rose, que j’ai à peine connue, mais qui en sa qualité de fille de l’Assomption priera, je l’espère, pour moi dans le ciel. Je l’ai recommandée aux religieux et aux Oblates.

Hier en allant voir vos filles, j’ai ordonné à la Mère M.-Gabrielle d’aller voir M. Combal, à moins qu’il ne vienne aujourd’hui. Je viens de parler à Mme de Rocher; elle est toute disposée à laisser partir sa fille, que l’on confiera à Juliette ou à Mme Magne. Donnez vos ordres pour qu’on sache où il faut la déposer. Soeur Thérèse de la Conception est pour le moins aussi folle. Parce que je lui fis observer l’autre jour qu’elle fatiguait un peu sa mère, elle me fit une scène de l’autre monde. Le pire, c’est que cela influe sur les enfants. Les plus grandes en sont détraquées et j’en paie les pots cassés.

Il m’est très important de savoir les motifs de la réconciliation de Poitiers avec le gouvernement(1), tâchez de me les découvrir. La petite Mère des Oblates est toute préoccupée par la maladie de son grand-père, et par la manière dont ce grand-père s’est conduit. Je ne suis pas trop écrasé, mais mon temps est pris. Ainsi M. Boucarut(2) malade à la campagne augmente mon travail par celui qu’il ne peut faire.

Adieu, ma fille. Je vais installer un chanoine, et si je ne ferme pas ma lettre, je ne sais quand elle partira. Je prie très particulièrement pour vous pendant le temps de la Passion. Des supérieurs à notre âge ne doivent s’attendre qu’à la souffrance de la croix et l’aimer.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Tirez en longueur pour Virginie; impossible qu'il n'arrive pas quelque éclaircie.1. Mgr Pie était le chef de file des ultramontains en France. La principale raison de sa "réconciliation avec le gouvernement" était le changement d'attitude de ce dernier l'année précédente dans l'affaire italienne, et notamment la fameuse déclaration de Rouher le 5 décembre au Corps législatif (v. *Lettre* 3190, n. 1). De plus, le gouvernement avait permis la tenue à Poitiers d'un concile provincial (v. MAURAIN, pp. 836-837).
2. Collègue vicaire général du P. d'Alzon. Le 23 avril, Mgr Plantier remerciera le P. d'Alzon de sa visite à "notre vénérable malade".