DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 55

Mon cher ami,

Je vous ferai envoyer la copie de la lettre de Saint-Coux(1). Je croyais vous avoir envoyé copie de la mienne. Il doit y avoir un malentendu. Je dis à M. Soub[iranne] que s’il promet de renvoyer immédiatement l’argent, nous lui enverrons celui que nous recueillons – que je fournis presque tout -, que s’il n’envoie pas un supplément, comme il l’a promis, je verrai de m’arranger sans lui. Quant au legs, il a une destination particulière.

Mais: 1° vous ne m’avez jamais parlé des 2.000 francs apportés par vous l’an dernier(2),

2° vous avez fort bien mis au passé ce qui n’était qu’au futur pour le refus d’un subside pour cette année(3).

Maintenant je vous conjure: 1° de demander 5 places pour les Dardanelles pour 5 Soeurs qui voudraient s’embarquer à Marseille, le samedi 25 avril; 2° si vous pouvez m’obtenir pour elles quelques petites ressources, vous me ferez bien plaisir. On peut leur procurer de l’argent et puis divers objets. Allons, soyez un peu généreux(4).

Adieu. Je vous embrasse.

E.D'ALZON.

Mlle Combié a fait l'analyse de mes instructions. Je crains qu'elle ne soit faible; je vous enverrai celle du Fr. Paul. Entre nous, mes instructions auraient été tout autres, prêchées devant un auditoire de vingt à quarante ans(5). Adieu encore une fois.1. A l'oeuvre des *Ecoles d'Orient*, dont ce professeur du collège est le responsable à Nîmes (lettre du P. Picard du 28 mars).
2. Le P. Picard disait les avoir apportés lors d'un voyage dans le Midi (Picard, 28 mars).
3. "Je vous avais écrit que si vous ne donniez aucune explication au sujet du legs, on ne vous donnerait rien à la prochaine répartition..." (28 mars).
4. "Voici la feuille de route des nouvelles recrues bulgares, elles peuvent s'embarquer le 25 et commencer leur campagne contre l'ignorance schismatique. Mme la Supérieure leur apportera quelques objets pour la chapelle. Que Dieu bénisse cette colonie naissante et ramène par leur zèle les pauvres âmes qu'elles vont instruire." (Picard, 10 avril).
5. Cette prédication est donc terminée. En effet, la vingt-et-unième et dernière instruction est datée du samedi 28 mars. La première avait été donnée le samedi 29 février. Le P. d'Alzon parla tous les jours sauf le jeudi et le dimanche. Le 19 mars, le P. Emmanuel écrivait à son frère: "Le Père continue de prêcher 3/4 d'heure tous les jours; c'est fatigant pour lui et long pour les enfants mais sa parole apostolique fait oublier tant d'inconvénients apparents!" Le P. Laurent est moins circonspect. Vers le 6 mai, alors qu'il vient d'arriver à Nîmes, il écrit au P. Picard: "Le P. d'Alzon les a ennuyés pendant le carême, en leur prêchant tous les jours pendant une heure. Tellement qu'on n'ose plus leur imposer la fatigue de nouveaux sermons pendant le mois de Marie." Les notes du Fr. Paul Favatier (ACR, BR 2) servirent à l'édition d'une partie de ces instructions, publiées parmi les *Instructions du samedi* en 1932. D'autres notes plus succinctes (CZ 122) pourraient être celles de Juliette Combié. Sur cette prédication voir *Un maître spirituel*, pp. 111-113.