DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 58

5 apr 1868 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Soeur Thérèse-Augustine. – Mère M.-Gabrielle. – Verrez-vous les Oblates partantes? – Le crucifix de Madame Boyer. – Cinq jours de prédication au prieuré. – Le bon Dieu me travaille. – Ne dois-je pas m’enfermer dans une vie de prière?

Informations générales
  • DR07_058
  • 3287
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 58
  • Orig.ms. ACR, AD 1476; D'A., T.D. 24, n. 975, pp. 12-13.
Informations détaillées
  • 1 CRUCIFIX
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 OBLATES
    1 PREDICATION
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RETRAITE DES RELIGIEUX
    1 UNION DES COEURS
    1 VICAIRE GENERAL
    1 VIE DE PRIERE
    2 BOYER, MADAME EDOUARD
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 ROCHER, THERESE-AUGUSTINE DE
    3 MARSEILLE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 5 avril 1868.
  • 5 apr 1868
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Soeur Thérèse-Aug[ustine] part d’ici demain, à 2 heures. Je l’ai surprise en flagrant mensonge et je l’ai relevée un peu rudement de ce péché. La Mère M.-Gab[rielle] n’ira pas à Marseille; je tiens trop à conserver une religieuse si parfaitement raisonnable et je vous conjure de m’indiquer tout ce que je pourrai faire pour l’aider à guérir. Je me persuade que si vous aviez auprès de vous trois ou quatre religieuses comme elle, vous auriez dix fois plus de facilité pour gouverner.

Si vous devez venir à la fin d’avril, les Oblates partant le 25, ne pourriez-vous assister à leur départ, à Marseille, ou du moins leur donner cette preuve d’intérêt de les voir, avant qu’elles ne quittent Nîmes? Dans le premier cas, il vous faudrait partir le 23 de Paris; nous nous retrouverions à Marseille. Ou bien vous partiriez le 20; je vous laisserais deux jours, mais vous auriez encouragé nos Soeurs missionnaires qui quitteront Nîmes le 24 au matin.

Le crucifix de Mme Boyer me pèse un peu, pourtant je vais voir ce que je puis en faire. Je vais prêcher cinq jours de suite au prieuré(1). Demandez à Dieu que j’y fasse du bien.

Je prie pour votre retraite; priez aussi pour moi. Le bon Dieu me travaille et si vous venez à la fin d’avril, je vous parlerai beaucoup plus de moi que vous n’en avez entendu parler depuis longtemps. Je cherche si je ne dois pas m’enfermer dans une vie de prière, que la distraction des visites m’empêche de pratiquer et vers laquelle pourtant je me sens poussé. Au fond, malgré mes fatigues, il me semble que j’ai assez fait, mais si la Providence m’envoyait deux ou trois prédicateurs, je croirais ma mission finie, en ce sens que je ne devrais plus ma parole qu’à mes fils et à mes filles. Voyez quel égoïsme! Au lieu de vous parler de vous qui êtes en retraite, je vous parle de moi qui ai bien besoin que vous consultiez Dieu pour votre vieux père et ami.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le plan de ces *Instructions de la Semaine Sainte 1868* comporte cinq titres: Jésus roi des âmes; Jésus médecin céleste; Jésus modèle de toute perfection; Jésus nourriture divine (le P. d'Alzon donne lui-même le résumé de cette dernière instruction dans la *Lettre* 3290) et Jésus victime pour les pécheurs.