DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 61

15 apr 1868 Nîmes GALABERT Victorin aa

Accueillez ou faites accueillir les Oblates aux Dardanelles. – Phrases malheureuses dans vos lettres aux Ecoles d’Orient. – La maison du pensionnat. – Soeur Thérèse.

Informations générales
  • DR07_061
  • 3291
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 61
  • Orig.ms. ACR, AJ 183; D'A., T.D. 32, n. 183, pp. 163-164.
Informations détaillées
  • 1 CONTRAT D'ACHAT
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 OBLATES
    1 PENSIONNATS
    1 RETRAITE DES RELIGIEUX
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BALMELLE, COLOMBE
    2 BERNASSAU, MARGUERITE
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 COULOMB, LOUISE
    2 COURTOIS, ALBERT DE
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 JOULE, JEAN-MARIE
    2 LAMPRE, BARTHELEMY
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 PUECH, HELENE
    2 SALZE, THERESE
    2 SARRAN, VALERIE
    2 SOUBIRANNE, PIERRE
    3 BEAUCAIRE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 15 avril [18]68.
  • 15 apr 1868
  • Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Dans dix jours, les Oblates seront sur mer. Si vous ne pouvez être le jeudi aux Dardanelles, envoyez quelqu’un. Elles font une retraite(1). Je voudrais bien voir Courtois avant le 25. Le P. Picard m’a envoyé la lettre du P. Barthélemy et la vôtre à M. Soubiranne, permettez-moi de la retenir. L’oeuvre des Ecoles d’Orient n’est pas en fonds pour le moment, et puis vous ne venez que le dernier et, croyez bien, c’est un peu trop d’humilité; puis, dans votre lettre et celle du P. Barthélemy, il y a quelques phrases malheureuses, celle par exemple, où vous dites que la conversion ne se fera que par des indigènes. On vous répondra: alors à quoi bon envoyer des étrangers? Vous dites ou trop ou pas assez, vous suscitez une objection sans la résoudre.

Quant à l’affaire de la maison du pensionnat, voici mon opinion. Proposez à ces messieurs de traiter avec nous, comme Mgr a traité avec la ville de Beaucaire. On vous la fournira, vous en paierez le loyer pour la somme de …, et si vous voulez jamais l’acheter, vous en paierez une somme fixée d’avance, 25.000 fr., 30.000 fr., peu importe. Il faut que vous ayez le droit d’y faire les améliorations convenables; mais il me semble très important qu’il soit bien entendu que vous pourrez, quand vous voudrez payer un prix convenu, être chez vous. Vous pouvez même, en parlant de notre disposition à acheter, donner à entendre notre bonne volonté à entrer pour le plus possible dans l’oeuvre et aussi notre désir de leur rendre un capital, qu’ils pourront employer à une autre bonne oeuvre.

Soeur Thérèse devra prendre quelques leçons du P. Barthélemy, pour être en état d’écrire à ses supérieurs de France; non pas qu’elle ne trouve pas tout avec vous, mais vous savez que, pour que le coeur se donne de bon coeur, il faut qu’il ait une certaine liberté. Vous aurez là une fille d’un gros bon sens et d’une volonté ferme et prompte à se décider. Pouvez-vous me lire? Moi, je ne fais plus que vous deviner par ci par là. Je suppose une flatterie de votre part, vous voulez prouver qu’on peut écrire plus mal que moi.

Totus tibi in Christo.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Mille tendresses à la moitié du P. J.-M.(2)1. Les Oblates se préparent en effet à leur profession religieuse. Ce fait important, dont nous ne trouvons aucun écho dans les lettres du P. d'Alzon, eut lieu les 18 et 19 avril. "Le 18 avril 1868, Mère Emmanuel-Marie de la Compassion, après un an de noviciat, a fait ses voeux perpétuels entre les mains du P. d'Alzon, en présence des religieux de l'Assomption et de la communauté des Soeurs de Nîmes. Cette profession a été la première, comme il convenait pour la fondatrice des Oblates." Ainsi s'exprime le procès-verbal de la cérémonie, écrit de la main du P. d'Alzon et signé par Soeur Emmanuel-Marie, par le P. d'Alzon et par trois témoins: Soeur Marie-Joséphine (Joséphine Fabre), Soeur Marie de Saint-Jean (Louise Coulomb) et le P. Emmanuel Bailly. La formule de profession existe en deux exemplaires, tous deux de la main du P. d'Alzon et tous deux signés par Soeur Emmanuel-Marie. L'un d'eux (ACR, CR 20) est daté par erreur de 1867. C'est lui qui a été reproduit dans les *Ecrits spirituels*, pp. 1185-1186. L'autre (2TH 7) est correctement daté. Le lendemain, dimanche de Quasimodo, dans la chapelle du collège, eut lieu "solennellement et avec beaucoup d'édification" (Emm. Bailly à Vincent de Paul, 27 avril) la profession des cinq premières missionnaires Oblates: les Soeurs Thérèse de Jésus Salze, M.-Marguerite Bernassau, Valérie Sarran, Colombe Balmelle et Hélène Puech. Six jours plus tard, elles voguaient vers Constantinople et la Bulgarie.
2. Au P. Barthélemy, "moitié de l'âme" du P. Jean-Marie ?