DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 84

2 jun 1868 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Votre succès dans le diocèse de Nîmes. – C’est en vous occupant des mauvais sujets autant que des bons que vous m’avez fait le plus plaisir. – Le programme de ma fête. – Un incendie.

Informations générales
  • DR07_084
  • 3321
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 84
  • Orig.ms. ACR, AG 223; D'A., T.D. 27, n. 220, pp. 167-168.
Informations détaillées
  • 1 AUMONIER
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 GOUVERNEMENT DE LA CONGREGATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 LOISIRS
    1 OUBLI DE SOI
    1 SALUT DES AMES
    1 SYMPATHIE
    1 ZOUAVES PONTIFICAUX
    2 AUDIFFRET, LOUIS-PAUL D'
    2 BALMELLE, GASTON
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 MERIGNARGUES, JULES DE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 THOMAS
    3 CAISSARGUES
    3 NIMES, EGLISE SAINT-FRANCOIS DE SALES
    3 ROME
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, 2 juin [18]68.
  • 2 jun 1868
  • Nîmes
La lettre

Ah! mon ami, mon ami, mon ami, que je suis coupable envers vous! Que voulez- vous que je vous dise? Je vous crois presque un saint, vous avez un succès monstre dans le diocèse de Nîmes. L’abbé de Cabrières raffole de vous, M. de Saint-François(1) ne tarit pas de panégyriques sur votre compte, et Monseigneur disait l’autre jour: « Ah! que nous avons bien fait d’envoyer le P. Vincent de Paul à Rome! » Il oubliait que son choix était tombé sur M. d’Audiffret. Enfin il faut espérer que Dieu bénira beaucoup des bonnes choses que vous avez faites. Savez-vous en quoi vous m’avez fait le plus de plaisir? C’est en vous occupant des mauvais sujets autant que des bons: non est opus bene valentibus medicus, sed male habentibus.

Comment voulez-vous qu’on vous écrive! Ce soir, commence ma fête. A 5 heures, on soupe; à 5 h et demie, on part pour chez Mérignargues, à cinq minutes de Caissargues(2). Là on a un bal champêtre militaire, feux de bengale, lanternes vénitiennes, de la paille pour passer la nuit, laquelle est agitée par la musique du P. Alexis, de façon à donner de mortelles angoisses au P. Athanase. Deux corps de musiciens, placés à deux extrémités opposées, joueront successivement et prendront successivement la fuite, à mesure que le P. Ath[anase] s’approchera pour se fâcher; on compte sur la colère du dit Père. Le lendemain, messe militaire, puis grandes manoeuvres, la musique n’ayant pas dormi la nuit se réserve de dormir le jour, l’armée fera le café en plein air, dînera en plein air, viendra souper chez Mérignargues, non pas à ses frais, et arrivera à 9 heures à Nîmes, où elle pourra dormir pour de bon(3).

Problème. Le P. Laurent ira-t-il à pareille fête? On ne sait. M. Durand? Ce n’est pas dit. Le P. d’Alzon? Oui, s’il peut être en deux endroits à la fois, car il sera positivement ailleurs. Et vous ne savez pas que les ateliers de Thomas ont brûlé, que nous avons envoyé nos enfants à l’incendie, où ne sont pas allés les Nîmois. D’où le maire (Balmelle qui est 1er adjoint) est venu me remercier au nom du général, du colonel et au sien; ce que j’ai transmis dans un ordre du jour militaire. Et voilà.

Je n’ai pas d’argent pour le quart d’heure. Adieu, bien cher ami. Mille et mille fois vôtre par le fond du coeur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Vous avez donc perdu votre titre de procureur général de la Congrégation. La lettre ci-jointe suffit-elle(4)?1. L'abbé Henri Barnouin curé de Saint-François de Sales.
2. Arrondissement de Nîmes.
3. Tous les militaires dont il est question ici sont évidemment les élèves de la "légion romaine" du P. Athanase (v. *Lettre* 3167). Ce "bal champêtre militaire" est un hommage à Jules de Mérignargues, volontaire pontifical rentré depuis peu (*Lettre* 3307).
4. C'est la *Lettre* 3324.