DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 93

22 jun 1868 Nîmes CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Le noviciat ne peut rester là où la supérieure générale est ainsi traitée. – Dispositions à prendre. – Votre soeur. – Mère Marie de Saint-Jean. – Offre d’une maison à Beaucaire. – Travailler uniquement pour Dieu.

Informations générales
  • DR07_093
  • 3331
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 93
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 404; D'A., T.D. 29, n. 75bis, p.87bis.
Informations détaillées
  • 1 ABANDON A LA MISERICORDE DE DIEU
    1 IMMEUBLES
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 MISSIONS ETRANGERES
    1 NOVICIAT
    1 PAUVRE
    1 SOINS AUX MALADES
    1 SUPERIEURE GENERALE
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    2 BOURRIER, MARIE DE LA PRESENTATION
    2 BRESSON, JUSTINE
    2 BRUN-VILLARET, FELICITE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, LOUISE
    2 COULOMB, LOUISE
    2 DURAND, MADELEINE
    2 DURAND, MARIE DE L'ANNONCIATION
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 MELANIE, OBLATE
    2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
    3 BEAUCAIRE
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Nîmes, 22 juin 1868(1).
  • 22 jun 1868
  • Nîmes
La lettre

Je reçois votre troisième lettre, ma chère enfant. Il fallait vous attendre à quelque chose, mais je ne m’attendais pas à tant. Toutefois à quelque chose malheur est bon. Or ce qu’il faut conclure, c’est que le noviciat ne peut rester là où la supérieure générale est traitée de cette sorte. Ne nous dépêchons pas trop, mais ne nous gênons pas non plus. Vous verrez que nous mettrons au Vigan une oeuvre de Soeurs garde-malades, qui s’y prépareront à soigner les pauvres en Bulgarie et dans les missions étrangères. Ces filles pourront alors parfaitement se suffire à elles-mêmes, surtout si elles ne sont pas trop nombreuses, et nous en [aurons] toujours plus facilement sous la main pour la maison.

Etudiez sans rien dire pour voir si les Nîmoises ne souffrent pas trop, au point de vue du bon esprit, de leur séjour au Vigan, car dans ce cas nous rendrions Soeur M. de l’Annonciation et Soeur Félicité, et nous les reprendrions. Je pense bien que c’est ce qu’il faudra faire un peu énergiquement à l’époque des vacances, nous pourrons donner au P. Galabert Soeur M. de la Présentation et Soeur Justine. Nous donnerons l’habit aux Nîmoises et nous marcherons. Pensez-vous que Soeur Mélanie ne porterait pas trop la perturbation dans la maison de Nîmes? En la prenant avec vous, peut-être donneriez-vous un peu de paix à Soeur M.-Madeleine.

J’ai vu ce matin votre soeur. Cette petite(2) fait réellement des progrès dans la vertu. La Mère Marie de Saint-Jean est admirable par l’assiduité, avec laquelle elle reste matin et soir auprès de mes filles. Isabelle est venue me proposer de donner aux Oblates une maison à Beaucaire. Ce serait un cadeau de 10.000 à 15.000 francs, qu’on ne bâtirait pas pour 80.000 francs; nous en reparlerons, non pour une maison mère, mais pour une oeuvre qui attirerait des vocations. J’ai dit ce matin la messe pour vous et j’espère que de tout ce qui vous arrive vous tirerez la combinaison qu’il faut travailler uniquement pour Dieu. Que nous serions fous de nous appuyer sur autre chose que sur sa miséricorde!

Adieu, ma bien chère enfant. A vendredi matin. J’ai invité Augustine à déjeuner avec vous. Tout à vous en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. A voir le manuscrit, il semble que le P. d'Alzon ait d'abord écrit 1867, barré le 7 d'un trait léger et ajouté un 8, qui par la suite a été lui-même nettement rayé par une autre personne. Ceci a valu à notre lettre d'être classée parmi celles de 1867. Elle appartient pourtant bien à l'année 1868, comme il ressort du rapprochement avec les lettres du P. d'Alzon à Mère Correnson des 21 et 23 juin 1868.
2. Louise, alors âgée de 11 ans, ou Augustine.