DERAEDT, Lettres, vol.7, p. 97

24 jun 1868 Nîmes PICARD François aa

Je serai à Bordeaux la veille de la retraite. – Le P. Hippolyte est dans le noir. – Petites nouvelles de Nîmes et d’Andrinople. – Le P. Vincent de Paul s’est promené avec le Pape.

Informations générales
  • DR07_097
  • 3334
  • DERAEDT, Lettres, vol.7, p. 97
  • Orig.ms. ACR, AE 275; D'A., T.D. 25, n. 275, p. 222.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 EPREUVES
    1 EXAMENS ET DIPLOMES
    1 GUERRE
    1 INTEMPERIES
    1 MALADIES
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 PURIFICATION
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BONNEFOY, BENJAMIN
    2 FAVATIER, PAUL
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 LAURENT, CHARLES
    2 PIE IX
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 ANDRINOPLE
    3 BORDEAUX
    3 ROME, CIMETIERE SAINT-LAURENT
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 24 juin 1868.
  • 24 jun 1868
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Pardonnez-moi si je suis bref, mais un orage m’a abîmé les nerfs, je n’en peux plus. Je serai à B[ordeau]x la veille de la retraite, pas avant. C’est le 20 ou le 21. Je vous le ferai savoir. Prions les uns pour les autres. Je crois que Dieu nous aime, mais veut nous purifier. Ah! que de misères! que de misères(1)! Le P. Hippolyte est dans le noir. Ecrivez-lui quelque nouvelle, comme de vous-même, et parlez-lui du bon Dieu pour le remonter. Le P. Laurent est ici, admirable d’entrain, quoiqu’il ait failli se crever contre la petite porte d’un confessionnal. Le P. Emmanuel gouverne la maison admirablement bien, et, malgré la chaleur, fait travailler étonnamment. Le Fr. Paul passe ses examens de licence, le 6 juillet. [Le] Fr. Benjamin jouit à Andrinople d’une fièvre typhoïde, le danger est passé(2). Nous mourions de soif, un orage de quelques heures nous a rendu l’eau.

J’ai autre chose à vous dire qui m’échappe, malgré moi. Ah voici. Le P. V[incent] de P[aul] était ces jours derniers au cimetière Saint-Laurent. Le Pape y vint, lui permit de se promener avec lui et dit qu’il espérait que tout serait fini avant quatre mois.

Adieu. Mille amitiés à tous les nôtres.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Aux difficultés internes il faut ajouter la dégradation de la situation internationale. A ce propos, le P. Picard écrit le 24 juin au P. Bailly: "Ici le calme plat. On s'attend à l'orage. La guerre est sur toutes les lèvres, elle est dans tous les coeurs. Le mois de septembre est généralement désigné, parce que les moissons françaises seront faites et les moissons prussiennes bonnes à brûler. De plus la saison des pluies est défavorable à la Landwehr, tandis que nos vieux grognards sont habitués à supporter ces fatigues. Enfin les événements doivent bien se présenter après avoir été si longtemps préparés."
2. C'est du moins ce que le P. Galabert avait cru pouvoir annoncer au P. d'Alzon le 30 mai.