DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 99

25 jun 1868 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Un établissement à reprendre à Beaucaire, et pour lequel M. de Cabrières a songé à vous.

Informations générales
  • DR07_099
  • 3336
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 99
  • Orig.ms. ACR, AD 1484; D'A., T.D. 24, n. 983, pp. 18-19.
Informations détaillées
  • 1 ECOLES
    1 ERECTION DE MAISON
    1 MAISONS DE CAMPAGNE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 MARTHE, SAINTE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 BEAUCAIRE
    3 BORDEAUX
    3 LONDRES
    3 PARIS
    3 PROVENCE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 25 juin 1868.
  • 25 jun 1868
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je vous crois de retour à Paris(1) et c’est pourquoi je vous y adresse ma lettre. Aussi bien j’étais embarrassé de vous écrire ces jours-ci, où j’étais tout mal en train au point de me faire craindre de ne pouvoir aller à B[ordeau]x. Aujourd’hui, je vais mieux. Du reste, l’abbé de Cabrières sort d’ici et me met à même de vous répondre pertinemment sur son idée de vous faire venir à Beaucaire.

1° L’évêque ne vous offre rien et vous n’avez rien à lui écrire.

2° Monseigneur eût voulu confier l’établissement à ses chères Bénédictines.

3° L’affaire ayant échoué, l’abbé de Cabrières qui avait parlé de vous croit que la chose peut être reprise, pourvu qu’il ne paraisse pas.

4° Il faut savoir si vous voudriez d’un établissement dont la situation est splendide, où vous auriez à faire 14.000 ou 15.000 francs de réparations pour être admirablement, à la condition de garder quelques bonnes filles qui s’étaient crues capables de devenir religieuses à elles toutes seules, qui ne l’ont pas été.

5° Si vous êtes de cet avis, il me faut entamer une négociation, dont Monseigneur et M. de Cabrières ne peuvent plus se mêler, mais dont ce dernier m’a fourni les éléments; puis quand je verrai si la chose est faisable, vous viendrez la traiter vous-même. Je suis persuadé que plus nous traînerons, mieux l’affaire réussira, mais je puis, si vous l’approuvez, en dire un mot à l’aumônier qui, je crois, ne demandera pas mieux. Quant à l’évêque, il approuvera, mais ne se mêlera de rien.

Enfin, l’abbé de Cabrières est très persuadé que vous trouveriez à Beaucaire d’excellentes vocations. C’est ce dont je me permets de douter de la façon la plus absolue, mais c’est un pays où je ne serais pas fâché de vous voir prendre pied. Vous auriez à vos pieds le tombeau de sainte Marthe et l’un des plus magnifiques horizons de la Provence. Je n’ai pas le temps d’être plus étendu ce soir. J’ai été très longuement interrompu. Répondez-moi seulement pour me dire si vous voulez cet établissement, qui serait une très agréable maison de campagne pour vos filles de Nîmes par le chemin de fer.

Adieu et mille fois vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Encore une fois, je crois que si vous voulez cette maison, il faut aller lentement. La maison pourrait servir aux religieuses âgées non poitrinaires.1. De Londres, où Mère M.-Eugénie venait de passer quelques jours.