DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 123

11 aug 1868 Bagnères de Bigorre CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Voeux de fête. – J’ai refusé un autre appartement. – Confession, communion et abstinence. – Ma lettre à Soeur Thérèse. – La mantille de femmes du pays. – Varia.

Informations générales
  • DR07_123
  • 3363
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 123
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 407; D'A., T.D. 29, n. 127, pp. 151-153; QUENARD, pp. 91-93.
Informations détaillées
  • 1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 CURES D'EAUX
    1 JEUNE CORPOREL
    1 LOISIRS
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 PRATIQUE DE L'OBEISSANCE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SAINTE COMMUNION
    1 SAINTE VIERGE
    1 SUPERIEURE GENERALE
    1 SYMPATHIE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOILE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GENIES, DELPHINE
    2 MELANIE, OBLATE
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 SALZE, THERESE
    3 ANDRINOPLE
    3 LOURDES
    3 NANTES
    3 TOULOUSE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Bagnères de Bigorre, 11 août [18]68.
  • 11 aug 1868
  • Bagnères de Bigorre
La lettre

Croyez-vous que, parce que vous êtes la Très Révérende Mère supérieure Générale des Oblates de l’Assomption, vous en êtes moins pour cela ma fille, Marie, et que j’oublie que l’Assomption est d’abord votre fête, ensuite la nôtre? J’ai donc un double titre pour vous la souhaiter comme à ma fille, – cela date de loin, comme à mon aide dans notre famille, dont la Sainte Vierge est la mère. Je compte le jour de l’Assomption aller à Lourdes et y prier pour une foule de choses et de personnes, peut-être pour Augustine et pour vous.

Voyez comme je suis bâti. Ce matin même, mon propriétaire m’a offert un autre appartement et j’ai refusé. Franchement, je me trouve très bien. Ma petite chambre, dans son exiguïté a ses charmes, puis j’ai un petit salon très convenable, puis je me suis mis à aimer l’odeur de la cannelle et du girofle. Je me persuade que je ne sens que celles-là et je me trouve pour le mieux. On dit bien que je suis au centre de la ville, mais j’ai devant moi un four moyen âge et la montagne. Qu’est-ce qui peut mieux rafraîchir un coeur pur, simple et candide? Donc je reste, et puis, et puis il faudra faire et défaire ma malle. Ma mortification ne va pas jusque-là.

Ne vous confessez pas, pourvu que vous fassiez vos communions. Aux bains, on devrait faire toujours gras; je vous défends de jeûner et je le défends à Augustine.

J’ai répondu à Soeur Thérèse que je lui pardonnais, (elle m’a écrit une lettre d’excuses), mais que je l’engageais à profiter de l’expérience pour voir la portée qu’ont les paroles des supérieurs. Je crois que vous n’avez qu’à lui écrire dans le même sens. C’était à moi à faire le méchant, et je me suis assez bien acquitté de mon rôle.

Si j’avais assez d’argent, j’aurais envie d’emporter de Bagnères la grande mantille que les femmes même assez comme il faut mettent pour sortir. Je vous avoue que je la trouve presque mieux que le grand voile des religieuses de l’Assomption. Peut-être en demanderai-je au moins un patron. A l’église, cela fait un très joli effet.

J’ai déjà parlé à des prêtres de Toulouse, de Nantes, etc., de me procurer des Oblates. Nous verrons si ce sera possible. L’Univers d’hier, le n° du 8 ou du 9, parlait des Oblates d’Andrinople; j’ai reconnu mon Galabert à la beauté du style que vous savez.

Je ne vous charge de rien, ni pour ma soeur, ni pour mes cousines. Il est inutile qu’on sache que je vous écris. Et pour ma fille Augustine…

Adieu, bien chère enfant. Le temps pourtant s’écoule, et il faut espérer que le 1er septembre nous trouvera moins éloignés qu’en ce moment.

Mille fois à vous en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Je ne me doutais pas que Soeur Mélanie dût venir; c'est de Soeur Delphine qu'il a toujours été question.