DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 141

19 aug 1868 Bagnères de Bigorre MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

La santé de votre frère. – Les voeux solennels. – Arras. – Vous ne parlez plus de votre fondation à Vienne.

Informations générales
  • DR07_141
  • 3379
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 141
  • Orig.ms. ACR, AD 1491; D'A., T.D. 24, n. 990, pp. 28-29.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT
    1 CONGREGATIONS DE FEMMES
    1 CURES D'EAUX
    1 ERECTION DE MAISON
    1 FOI
    1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
    1 GUERRE
    1 MALADES
    1 VOEUX SOLENNELS
    2 MILLERET, LOUIS
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 ARRAS
    3 VIENNE, AUTRICHE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Bagnères de Bigorre, 19 août 1868.
  • 19 aug 1868
  • Bagnères de Bigorre
La lettre

J’avais su par le P. Picard, hier matin, que M. votre frère(1) avait été souffrant, ma chère fille, et je comprends combien ces évanouissements doivent vous préoccuper. Il me semble qu’il y a trois ou quatre ans il y avait été exposé. Si cela vient d’un appauvrissement du sang, comme il me le disait alors, il me semble que les eaux ferrugineuses doivent lui faire du bien. Je prie bien pour qu’en tout état sa conscience soit entièrement purifiée de tout ce qui préoccupe, quand on a la foi et qu’on est exposé à subir les conséquences d’une santé qui s’ébranle. Que je voudrais voir diminuer, dissiper même votre tristesse, si elle ne vous est pas utile? Voilà plusieurs jours que je prie très particulièrement pour vous, surtout à la messe. Il me semble que de tout cet affaissement il résultera pour vous une plus grande disposition à chercher Dieu. Le désir de la mort ne peut être chez vous que le désir de le trouver.

J’étudie beaucoup la question des voeux solennels. Il me semble que c’est l’occasion de faire une croisade féminine en ce sens. Je ne puis admettre que la vie apostolique soit aux yeux des théologiens la plus parfaite, que jamais les femmes ne l’aient menée autant qu’aujourd’hui et que les privilèges de l’Eglise leur soient refusés, à cause de cela même.

Nous avons ici un triste temps; cela me fait rester chez moi. Je jouis du plaisir de ne rien dire. Vous voyez pourtant que je vous écris. Il me semble que le nom d’Ermite de Saint-Augustin ne me répugnerait plus tant, au moins pour 15 jours.

Adieu, ma fille. Je prie bien pour M. votre frère, mais surtout pour vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Le P. Picard a dû vous parler d'un projet pour Arras. Il me sourirait: 1° comme moyen de nous étendre vers le Nord; 2° comme occasion de nous procurer une pépinière de Frères convers. Vous ne me parlez plus de votre fondation à Vienne. Savez-vous que si vous aviez des sujets, ce serait bien le cas. La révolution qui va se faire dans ces pays permettra, dans quelques années, d'y faire un bien immense, si déjà l'on y a pris pied. Peut-être la guerre serait- elle pour le moment présent un obstacle, mais il me semble que ce serait là une oeuvre bien importante pour l'avenir. Oh! qu'il importe de mettre du sérieux dans certaines têtes, afin de les rendre plus capables de servir Dieu!1. Louis Milleret de Brou.