DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 154

28 aug 1868 Bagnères de Bigorre OBLATES de l'Assomption

Vous n’aurez qu’un retard de 48 heures. – On me fait prêcher pour les pauvres. – « Mes petits sont mignons ». – Régularité, obéissance, charité et humilité.

Informations générales
  • DR07_154
  • 3391
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 154
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 407; D'A., T.D. 29, n. 135, pp. 164-165; QUENARD, pp. 103-104.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 AMOUR FRATERNEL
    1 AMOUR-PROPRE
    1 CURES D'EAUX
    1 FATIGUE
    1 HUMILITE
    1 OBLATES
    1 OEUVRES CARITATIVES
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 REGULARITE
    1 SERMONS
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 VIGAN, HOSPICE
  • AUX RELIGIEUSES OBLATES DE L'ASSOMPTION
  • OBLATES de l'Assomption
  • Bagnères de Bigorre, 28 août 1868.
  • 28 aug 1868
  • Bagnères de Bigorre
La lettre

Mes chères filles,

Je devais vous arriver demain soir. Au lieu de ma personne, je veux que dimanche matin vous ayez au moins une lettre. Rassurez-vous, vous n’aurez qu’un retard de 48 heures. Je pars décidément lundi. Mardi matin, je vous dirai la messe. Mais pourquoi ce retard? Ah! pourquoi? Parce que j’ai des remords. Mes religieux m’écrivent de Nîmes, du Vigan, de Paris: « Si les bains vous font du bien, restez-y ». Je ne demande pas mieux, surtout depuis que le temps est beau. « Mais mes filles? – Vos filles s’arrangeront comme elles le pourront ». Eh bien, je ferai une cote mal taillée, je ne resterai pas jusqu’au 8, mais au moins jusqu’au 31. J’avais voulu partir le 27 et voilà que je reste quatre jours de plus. Mes fils religieux, ne vous fâchez pas, je ne retarde pas jusqu’au 5. Je vous donne cinq jours, mes filles les Oblates. Serez-vous contentes? Mais mardi matin sans faute vous me verrez apparaître, à moins qu’il n’arrive un accident imprévu.

Savez-vous que, dans une ou deux heures, je serai en chaire? On me fait prêcher pour les pauvres. Le moyen de résister à une pareille invitation? Mais rassurez-vous, le peu de fatigue que cela pourra me causer, je l’offrirai pour vous, c’est-à-dire pour l’accroissement de votre nombre. Si vous saviez tout ce que je dis sur vous! Comme je vous vante! Comme je fais le hibou parlant des charmes de ses petits! « Mes petits sont mignons ».

Je cherche à faire venir à une foule de personnes l’eau à la bouche d’envie de se faire Oblate. Réussirons-nous? Mais aussi comme il faut nous y mettre! Et que cette année doit être pour celles qui resteront une année de progrès, de sanctification!

C’est pour cela que je fais peut-être beaucoup mieux qu’il ne le semblait en retardant mon voyage de quarante-huit heures. Je vous donne ce temps pour commencer l’oeuvre de votre conversion, je veux que vous vous sanctifiiez par tous les moyens, mais surtout par la régularité, l’obéissance, la charité et l’humilité. Nous reviendrons cette année sans cesse sur ces points.

La régularité. Où en est la religieuse sans l’observation de ses règles? L’obéissance, qui s’exerce sans cesse à imiter Notre-Seigneur obéissant et obéissant jusqu’à la mort sur la croix. La charité. L’amour de Notre-Seigneur qui produit l’amour des âmes et surtout des âmes qui composent notre famille spirituelle. Enfin, l’humilité qui empêche le peu de bien que nous faisons d’être gâté par l’amour-propre et qui, en nous faisant rester à notre place, qui devrait toujours être la dernière, nous fait accepter avec bonheur tout ce qui peut nous aider à nous bien anéantir.

Voilà, mes chères filles, ce que je tiens à vous dire, et ce que j’espère que vous allez mettre en pratique très sérieusement. Je prie sans cesse pour vous et j’espère que vous me le rendez.

Adieu, mes filles. Croyez à mon bien paternel et profond attachement en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum