DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 158

20 sep 1868 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Méchancetés auxquelles il faut mettre un terme. – Un rédacteur du *Siècle* pour les religieux. – Le Chapitre s’est très bien passé. – Nous avions espéré vous voir.

Informations générales
  • DR07_158
  • 3395
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 158
  • Orig.ms. ACR, AD 1495; D'A., T.D. 24, n. 994, pp. 35-36.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 CHAPITRE GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 EPREUVES
    1 HAINE
    1 PREDICATION
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 DARBOY, GEORGES
    2 DEPLACE, CHARLES
    2 DONNET, FRANCOIS
    2 DUFFOUR, MADAME
    2 DUFFOUR, THERESE-MARIE
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MAUREL, FRANCOIS
    2 MAZE
    2 MAZURE, ABBE
    2 O'DONNELL, EDMOND
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SEGUR, GASTON DE
    3 AUTEUIL
    3 BORDEAUX
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 20 sept[embre 18]68.
  • 20 sep 1868
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Que je vous plains des tribulations que vous fait souffrir cette vilaine femme! Je viens de répondre à son curé et j’ai envoyé ma lettre à la Mère M.-Gabrielle, afin qu’elle en tire une copie que je la charge de vous envoyer. La proposition que je fais les surprendra peut-être, c’est de faire déclarer devant témoins envoyés ou par Paris ou par Bordeaux que Thérèse veut mourir à Auteuil, mais à condition que Thérèse dira tout. Je pense qu’une pareille pièce arrêtera bien des méchancetés. En effet, si l’on insiste encore, je suis prêt à écrire à Mgr de Paris ou à Mgr de Bordeaux pour solliciter de leur part une enquête, et peut-être pour tout prévenir ne feriez-vous pas mal d’en parler la première à M. Deplace(1).

On me dérange sans cesse. Je tiens à vous dire que Mgr de Ségur m’adresse pour les religieux un rédacteur du Siècle, converti depuis six mois(2).

Le Chapitre s’est, en effet, parfaitement passé. Le P. Picard a été chargé de rédiger le procès-verbal sur nos relations avec les religieuses. J’ai pensé qu’il connaissait plus que tout autre vos idées et qu’il les traduirait mieux que personne. Nous avons retardé la clôture du Chapitre de quarante-huit heures, dans l’espoir de vous voir(3), mais le P. Picard sera chargé de tout vous dire, et moi-même je pense aller à Paris vers le mois de février et y suppléer alors le P. Laurent pour les prédications à la chapelle.

Adieu, ma fille. Priez bien pour moi, je vous le rends du fond du coeur. Je ne puis vous dire à quel point vos épreuves me vont au fond de l’âme et me prouvent combien je tiens à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Pour Royan, si vous m'en croyez, vous bâtirez hors d'atteinte du curé.1. Voir *Lettre* 3394, note.
2. M. Maze.
3. Le 16 septembre, Mère M.-Eugénie avait écrit qu'elle eût été bien heureuse de se trouver à Nîmes pendant le chapitre "pour m'identifier aux idées qui y auront été développées" mais que cela avait été impossible. Nous savons par une lettre du P. Pernet que la séance de clôture du chapitre eut lieu le 17 septembre. Il avait débuté le 7 au soir (remarquons que cette période marque aussi un creux dans la correspondance conservée du P. d'Alzon). Le P. Galabert était à Nîmes depuis quelques jours. Le P. Vincent de Paul arriva pour prendre part à la neuvième des dix-huit séances que comporta le chapitre. Les procès-verbaux de ce chapitre ("le plus important que nous ayons eu", écrit le 16 septembre le P. Pernet au P. O'Donnell) comportent 36 pages (C 31, pp. 67-102). Un résumé a été publié dans *Pages d'Archives*, 2, pp. 151-152. Le discours de clôture prononcé par le P. d'Alzon (*Ecrits spirituels*, pp. 129-146) est resté un des textes majeurs de la congrégation. Les témoins ne s'y étaient pas trompés. Voici ce que le P. Vincent de Paul écrivait au P. A. Dumazer le 22 octobre: "On imprime le discours du P. d'Alzon à la clôture du chapitre qui est un monument pour nous, car il résume, condense avec force et netteté l'esprit, le fameux esprit de l'Assomption, qui se trouve sur beaucoup de lèvres qui ne sauraient le définir. [...] sérieusement parlant, l'inspiration qui a poussé le P. d'Alzon à *écrire* ce discours en deux jours, contre plusieurs avis qui voulaient quelque chose de plus vivant, est un des faits providentiels de la grande oeuvre à laquelle nous voulons travailler."