DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 161

6 oct 1868 Nîmes PICARD François aa

Procurations.

Informations générales
  • DR07_161
  • 3399
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 161
  • Orig.ms. ACR, AE 285; D'A., T.D. 25, n. 285, pp. 230-231.
Informations détaillées
  • 1 CHAPITRE GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 GESTION DES BIENS
    1 MALADES
    2 ABRIC, PHILIPPE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 LAURENT, CHARLES
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 SAINT-GERVASY
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 6 oct[obre] 1868.
  • 6 oct 1868
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Vous êtes, mon cher ami, permettez-moi de vous le dire, à cent lieues de la question(1). Oui, il faut tenir les résolutions du Chapitre, oui, mais si votre tête s’affaiblissait, faudrait-il faire le noviciat décrété à Paris? Le P. Hippolyte m’écrit: « Je n’en puis plus; débarrassez-moi de l’économat général. Ma tête n’y suffit pas ». Que faut-il faire? Lui donner la procuration? (proposée par moi-même au Chapitre, selon le P. Laurent). Remarquez bien que c’est moi qui l’ai proposée, qui la propose encore s’il y a quelque chose à vendre. Mais si le P. Hippolyte a réellement la tête fatiguée, comme moi je l’ai eue? Dans tous les cas, le P. Hippolyte sait bien que je l’ai donnée à Philippe(2) et qu’au Vigan il peut s’en servir. Je le lui ai dit sur tous les tons et que, quand il s’agira d’en user, elle sera à ses ordres. Mais le P. Hippolyte veut-il une procuration absolue? Eh bien, franchement, il y a quinze jours, je l’aurais donnée, aujourd’hui j’y regarderais à deux fois. Il est évident que les créanciers ne s’occupent pas des décisions du Chapitre. Or ils étaient là au jour promis par le P. Hippolyte, et lui restant au Vigan, fallait-il laisser le P. Emmanuel sans ressources? Ne fallait-il pas indiquer des échéances aux banquiers, afin d’avoir de l’argent? Les décisions du Chapitre n’en donnaient pas.

Enfin tout est bien et très bien arrangé. Seulement, je regrette que ce que le P. Emmanuel a fait n’ait pas été fait par le P. Hippolyte. Mais ce n’est ni ma faute, ni celle du P. Emmanuel, ce n’est pas même celle du P. Hippolyte; c’est la faute de sa santé, et plus que personne je compatis à cet état, puisque je l’ai traversé. Le P. Laurent me montrait hier votre lettre, où vous vous plaignez du retard d’une procuration. J’ai la preuve que ce retard ne vient pas du P. Laurent. Cependant si elle n’arrive pas, une affaire peut être manquée. De même, et à bien plus forte raison, le P. Hippolyte ne venant pas, j’étais exposé, le collège était exposé à tous les désagréments. Il fallait observer les décisions capitulaires, oui sans doute, et j’aurais dû forcer le P. Hippolyte à venir. Et nous aurions eu beau jeu ensuite avec ses humeurs noires.

Allons, cher ami, s’il est beau de juger les choses de loin, il est excellent de faire traîner des remboursements, quand on sait que les lenteurs n’amèneront rien de fâcheux, mais quand on sait à quoi l’on s’expose, on y regarde à deux fois. Vous voyez la nécessité de passer par Nîmes(3). Si vous venez, expédiez une dépêche, afin qu’on vous tienne tout prêt pour la messe.

Adieu.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Nous ne disposons plus de la lettre à laquelle répond le P. d'Alzon.
2. Philippe Abric, l'homme d'affaires du P. d'Alzon au Vigan.
3. Le P. Picard était encore à Nîmes le 29 septembre. Nous ne savons où il se trouve à présent. Peut-être à Saint-Gervasy.