DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 164

9 oct 1868 Lavagnac CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Le départ de Soeur Félicité. – Je suis trop bien soigné. – Le prix des vins. – Nouvelle maladie de la vigne. – Pauline.

Informations générales
  • DR07_164
  • 3403
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 164
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 407; D'A., T.D. 29, n. 137, pp. 167-168.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 CHAPELET
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 OBLATES
    1 VIN
    2 BRUN-VILLARET, FELICITE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 PAULINE
    2 PAULINE, LAVAGNAC
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    3 ESPEROU, L'
    3 LAVAGNAC
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Lavagnac, le 9 octobre 1868.
  • 9 oct 1868
  • Lavagnac
La lettre

Ma bien chère fille,

Enfin, je reçois votre lettre à l’instant et j’y réponds à l’instant. Il ne faut pas trop s’affliger du départ de Soeur Félicité; peu à peu les épurations se feront et par la grâce de Dieu, nous nous débarrasserons de bien des filles désagréables. Toutefois, je regrette que cela se passe au milieu de l’année, à cause de l’infirmerie, mais franchement il eût fallu m’attacher au pied un trop terrible boulet; je ne m’en sens pas le courage. Si pourtant vous pouvez la soutenir jusqu’à la fin de l’année, il me semble que vous aurez fait une bien belle oeuvre. Je suis bien heureux, ma chère fille, de vous savoir propriétaire. C’est quelque chose de très bon pour les Oblates(1). Vous verrez que Notre-Seigneur bénira notre oeuvre, pourvu que nous la bâtissions sur des bases bien surnaturelles.

Ici, je travaille assez, mais j’ai un peu de remords d’être si bien soigné. Il n’y a là rien de bien monastique. En dehors de mon rosaire, je dis ordinairement pour vous le chapelet des mystères douloureux. Une fois que je me promenais, je suis allé jusqu’au rosaire tout entier. Vous savez que je me promène ordinairement avec vous. Les vins paraissent monter assez; ce qui ne me fait aucune peine, je vous l’assure. Mais voilà une nouvelle maladie de la vigne. Dieu nous prend par où nous péchons et il a parfaitement raison. Seulement nous devrions nous convertir et nous n’y pensons pas encore.

Je ne puis vous dire combien je suis heureux du départ de Pauline(2), c’est une fameuse épine de moins au pied. Si je ne vous répondais pas immédiatement, j’aurais fait votre aimable commission pour ma soeur, mais je veux profiter d’une occasion. Je me trouve horriblement endormi.

Adieu, ma bien chère fille. Je tâcherai de vous écrire encore avant mon retour, qui est toujours fixé au 14. Et Augustine, que devient-elle? J’ai l’idée d’aller à l’Espérou pendant mon séjour au Vigan. Auriez-vous quelque envie d’être de la partie?

Encore une fois, adieu.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Depuis quelque temps Mme Correnson était à la recherche d'un terrain pour les Oblates (*Lettre* 3309).
2. Nous avions pensé d'abord qu'il s'agissait du départ de Lavagnac de la personne sur laquelle le P. d'Alzon, quatre ans plus tôt, avait cru pouvoir compter pour l'oeuvre des Oblates (voir notamment *Lettre* 2327, note). Rien ne nous permet cependant de l'affirmer. Le P. d'Alzon semble plutôt réagir à une nouvelle que vient de lui donner sa correspondante.