DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 165

9 oct 1868 Lavagnac CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Soeur Félicité. – Que N.-S. fasse de votre coeur un volcan d’amour. – Madame de Giry. – Le vin.

Informations générales
  • DR07_165
  • 3404
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 165
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 407; D'A., T.D. 29, n. 138, pp. 168-169.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 AMOUR FRATERNEL
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 FAMILLE
    1 MALADES
    1 SUPERIEURE
    1 VIN
    2 BRUN-VILLARET, FELICITE
    2 GIRY, MADAME LOUIS DE
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    3 BEZIERS
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Lavagnac, le 9 octobre 1868.
  • 9 oct 1868
  • Lavagnac
La lettre

Ma chère enfant,

Il va être 10 heures du soir, et, avant de me coucher, j’ai la fantaisie de vous souhaiter une bonne nuit. Que voulez-vous? c’est une petite faiblesse de vieux père. Cet après-midi, après vous avoir écrit, je suis allé me promener avec votre lettre dans ma poche et votre souvenir dans une autre poche. Je pensais à l’ennui que devait vous causer cette pauvre Soeur Félicité, j’aurais bien voulu le prendre tout pour moi, car à vrai dire, cela me contrarie un peu, à cause de l’infirmerie. Mais si elle s’obstine à partir, il faut la laisser faire. Ce n’est pas une nature, à qui l’on puisse sans inconvénient faire des avances, mais si elle veut absolument partir, qu’elle parte. Cette fois, c’est tout de bon, que je vais me coucher, je vous envoie ma bénédiction. Bonne nuit, ma fille.

10 octobre.

Je viens de dire la messe pour vous, ma fille, et j’ai demandé à Notre-Seigneur de faire de votre coeur un volcan d’amour pour lui et d’en répandre les flammes sur toutes vos filles, présentes et futures.

Bon! voilà votre lettre, la dépêche est partie. Je voudrais qu’on gardât cette pauvre fille jusqu’à la fin de l’année, du moins jusqu’à ce qu’elle eût une remplaçante. Enfin, nous nous en tirerons comme nous pourrons.

Ma soeur est bien touchée de votre souvenir et vous en remercie, elle est bien préoccupée de l’état de Mme de Giry. Elle voudrait la faire venir pour six semaines ou deux mois ici, afin de la soigner comme il convient.

Adieu, ma fille. Je suis occupé à vendre mon vin. Hier, à Béziers, il y a eu une hausse de 7 francs sur les esprits; c’est énorme. Enfin, à la garde de Dieu! Vous ne griffonnez pas du tout et je suis si heureux de recevoir vos lettres que je m’abonnerai à quatre griffonnages par jour au moins. Je travaille assez. Demain, j’irai passer la journée dehors, consoler une pauvre femme, dont le mari est bien désagréable. Ah! que vous avez bien fait de n’en prendre aucun!

Adieu encore. Vous aurez cette lettre demain matin.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum