DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 170

13 oct 1868 Lavagnac CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Dieu vous demande la perfection. – Nous nous aiderons à devenir des saints.

Informations générales
  • DR07_170
  • 3411
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 170
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 408; D'A., T.D. 29, n. 141, pp. 170-171.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 REVENUS DE PROPRIETES
    1 VIN
    2 BRUN-VILLARET, FELICITE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Lavagnac, 13 octobre 1868.
  • 13 oct 1868
  • Lavagnac
La lettre

Ma bien chère fille,

Je ne sais pourquoi je prends la plume, ce matin, puisque je dois vous voir demain et que probablement vous ne recevrez ces quelques lignes que peu d’heures avant mon arrivée. Pourtant je tiens à vous écrire et à vous dire, une fois de plus, avec quelle affection je veux me dévouer à votre sanctification et à la perfection de votre âme. Notre-Seigneur vous la demande, cette perfection; donnez-la lui tout entière. Il me semble que vous allez avoir une série de jours très favorables, soit pour les grâces que Dieu vous réserve, soit par le genre d’occupations qui vous sera demandé, soit par l’ordre de relations que nous aurons tous les jours plus intimes.

En effet, il me semble que le temps de vos doutes doit être passé, à moins qu’ils ne soient l’effet d’une nature anxieuse. Pendant ces quelques jours passés à la campagne, il m’a bien semblé voir ce que vous m’étiez et ce que vous deviez être pour moi tous les jours davantage. Votre amitié doit acquérir cette confiance féconde qui s’appuie, mais aussi qui porte et qui, de cette double disposition, sait tirer des forces décuples pour la gloire de Dieu. Voilà, bien chère fille, ce que je voulais vous dire ce matin. Il me semble que vous aurez quelque plaisir à me revoir, j’en aurai un immense à vous retrouver, mais il faut que notre joie soit utile à l’un et à l’autre.

Je m’analyse beaucoup ces temps-ci, et si vous voulez savoir ce qui se développe par rapport à vous, c’est surtout une plus grande confiance dans ce que vous pouvez faire de bien pour Notre-Seigneur, si vous savez surmonter certaines petites misères de nature et d’amour-propre. Nous allons nous y mettre tout de bon n’est-ce pas? nous nous aiderons réciproquement à devenir des saints. Il me semble que Dieu m’a fait comme toucher le fond de votre âme. J’y ai vu ce qu’il y a mis de fort, de généreux, de surnaturel. Je veux user de toutes ces ressources en les perfectionnant et en les purifiant de toutes les scories qui se mêlent souvent à l’or le plus pur.

Je me figurais avoir une lettre de vous pour m’apprendre la fin de l’histoire de Soeur Félicité. Je viens de vendre mon vin; j’en aurai tiré 24.000 francs en tout.

Adieu, ma fille. A demain matin.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum