DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 177

27 oct 1868 Nîmes PICARD François aa

Malentendu entre le P. Hippolyte et le P. Emmanuel. – Mère M.-Gabrielle va mieux. – Le P. Vincent de Paul. – Le P. Halluin. – Maze.

Informations générales
  • DR07_177
  • 3422
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 177
  • Orig.ms. ACR, AE 287; D'A., T.D. 25, n. 287, p. 233.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 CURES D'EAUX
    1 ECONOMAT GENERAL
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 GESTION DES BIENS
    1 MALADES
    1 NOMINATIONS
    2 ACHILLE, ILIADE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 HALLUIN, HENRI
    2 MAZE
    2 PATROCLE, ILIADE
    2 PICARD, PIERRE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 SEGUR, GASTON DE
    3 EAUX-BONNES
    3 MONTMAU
    3 NIMES
    3 ROME
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 27 oct[obre 18]68.
  • 27 oct 1868
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Les cartes se brouillent entre le P. Emmanuel et le P. Hippolyte. Celui-ci avait promis pour le 15 oct[obre] 10.000 francs et de venir à Nîmes. Il n’a pas envoyé un sou et n’est pas venu. Il m’a même signifié hier, au Vigan, qu’à moins d’ordre au nom de l’obéissance il n’y irait pas. Le P. Emm[anuel] et M. Picard répondent: « Si vous nous aviez prévenus que vous ne donneriez rien, nous aurions échelonné autrement nos échéances; nous aurions été gênés, mais nous nous serions tirés d’affaire ». Voici en effet la situation. Le collège finira par 18.000 ou 20.000 francs de boni, mais l’argent est nécessaire au commencement de l’année. Le P. Emmanuel dit au P. Hippolyte: « Puisque vous manquez à vos engagements, ne trouvez pas mauvais que les 12.000 à 15.000 francs que le P. d’Alzon devait vous donner sur Montmau me soient versés au commencement de l’année, et je me charge des intérêts de la maison, aussi bien que du Crédit foncier, dont les échéances tombent plus tard ». Nous verrons ce que répondra le P. Hippolyte(1).

Si le P. V[incent] de Paul pouvait nous trouver quelques milliers de francs, il serait fort aimable. Toutefois il ne faudrait pas qu’il fît rien sans prévenir, car peut-être aurons-nous trouvé ici ce qu’il nous faut. Adieu. La M[ère] Marie-Gabrielle a été très malade. Elle va mieux, mais on eût été bien aimable si on lui eût pu envoyer du monde plus tôt. Elle s’est tuée pour faire face à tout, et le bénéfice des Eaux-Bonnes s’est à peu près perdu.

Addio, carissimo.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Je n'ai pas du tout dit d'une manière définitive que le P. V[incent] de Paul n'irait pas à Rome; mais enfin, pour le quart d'heure, il y a moins de presse. Quant au P. Halluin, il m'a un peu séché par les propositions perpétuellement changeantes qu'il me faisait pendant son séjour au Vigan. Maze, le rédacteur du *Siècle*, est parti. Dites à Mgr de Ségur que la détestable impression qu'il a produite m'engage à l'inviter à se tenir sur ses gardes.1. Voici comment le P. Hippolyte présente l'affaire au P. Picard le 29 octobre: "Le petit Père de Nîmes continue à me faire la guerre. Il demande à avoir les revenus de Montmau à condition de se charger de payer les intérêts du Crédit foncier et autres. J'accepte de grand coeur et je ne m'occuperai pas de Nîmes: il est clair que je ne puis m'entendre avec le petit Père me demandant ce que je n'ai pas, et le Père étant là pour brouiller encore plus certaines difficultés."
Dans cette affaire, le P. Picard va jouer un rôle pacificateur. Au P. Hippolyte, le 30 octobre, il conseille d'avoir une explication nette avec le P. Emmanuel. Ecrivant le même jour au P. d'Alzon, il ne lui cache pas qu'à son avis le malentendu se situe surtout entre lui-même et le P. Hippolyte. "Les deux Achilles boudent; en attendant Patrocle agonise et peut mourir au moment où tout lui sourit, où tout lui présage une vie prospère."