DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 181

29 oct 1868 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Soignez-vous. – Soeur M.-Gabrielle va mieux, mais la surcharge de travail avait compromis sa santé. – Etre prêts à affronter les dangers qui nous menacent. – Le P. Hippolyte. – Le noviciat. – Les Oblates. – M. de Cabrières.

Informations générales
  • DR07_181
  • 3426
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 181
  • Orig.ms. ACR, AD 1499; D'A., T.D. 24, n. 998, pp. 38-39.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 ECONOMAT GENERAL
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 MALADES
    1 MALADIES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 OBLATES
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 REVOLUTION
    1 SUPERIEURE
    1 TRAVAIL
    1 VETURE RELIGIEUSE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 ESPAGNE
    3 FRANCE
    3 ITALIE
    3 ROME
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 29 octobre 1868.
  • 29 oct 1868
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Ce qu’est devenu mon temps ces jours-ci, Dieu seul le sait. Je tiens pourtant à vous dire que je veux vous trouver en vie, au mois de janvier, quand j’irai vous voir, et que je vous conjure de vous soigner. Il me semble que votre indisposition se prolonge bien.

J’ai vu en particulier le médecin de Soeur M.-Gabrielle. Elle va mieux de son indisposition; il y a amélioration considérable sur son état avant les Eaux- Bonnes; mais la préoccupation des Soeurs malades et de plus la surcharge du travail causé par le retard de l’arrivée des Soeurs l’ont mise dans une situation compromettante, et il ne faut pas jouer avec son état. Je vais lui interdire les parloirs autant qu’il est possible, et l’obliger à gouverner de la salle de communauté.

Vous êtes dans les ténèbres, j’y suis aussi passablement par certains points, car d’un autre côté la lumière se fait bien par la vue claire que nous devons nous oublier et travailler très vigoureusement, en face des dangers qui nous menacent. Nous serons prévenus, mais nous aurons dû nous préparer. Il y a un redoublement de sainteté à acquérir, et l’étude des grands devoirs à accomplir, à faire. Les temps approchent, ou je suis dans une erreur profonde. La France ne peut se trouver entre les deux révolutions d’Espagne et d’Italie, sans subir des contrecoups qui peuvent devenir effrayants. Les catholiques et à plus forte raison les religieux doivent se tenir prêts.

J’ai eu quelques ennuis à la suite de malentendus entre le P. Emmanuel et le P. Hippolyte. Celui-ci me demande sa démission d’économe général, je suis tenté de l’accepter. La maison ici va bien. J’ai été content du noviciat, j’ai donné l’habit à cinq novices; d’autres se présentent, il faut en demander à Dieu. Les Oblates vont assez bien aussi, les vocations arrivent. On dit que M. de Cabrières quitte Nîmes pour un certain temps(1), je crois qu’il veut fonder un oratoire nîmois. Je crains que cette idée, belle en elle-même, n’échoue entre ses mains. Il n’a rien de ce qu’il faut pour être supérieur.

Adieu, ma chère fille. Mille fois vôtre. Je demande du fond du coeur à Dieu que la lumière vous revienne et que vous y soyez fidèle.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
On vous recommande une jeune personne sortie du Carmel, vous devez savoir ce que c'est.1. L'abbé de Cabrières alla passer quelques mois à Rome. Voir *Lettre* 3434, n. 2.