DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 184

5 nov 1868 Nîmes CHILIER_JACQUES aa|CHILIER_ALEXANDRE aa

Le Frère François. – Vos pensionnaires. – Le séminaire que l’on prépare à Philippopoli. – L’orphelinat d’Arras et le P. Halluin. – Au noviciat. – Autres nouvelles.

Informations générales
  • DR07_184
  • 3430
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 184
  • Orig.ms. ACR, AK 284; D'A., T.D. 33, n. 6, pp. 208-209.
Informations détaillées
  • 1 BULGARES
    1 ECOLES
    1 FRERES CONVERS
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 ORPHELINATS
    1 POSTULANTS ASSOMPTIONNISTES
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 REVOLUTION
    1 SEMINAIRES
    1 SOUCIS D'ARGENT
    1 SUBVENTIONS
    1 VETURE RELIGIEUSE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BONNEFOY, FRANCOIS DE SALES
    2 CYRILLE ET METHODE, SAINTS
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 HALLUIN, HENRI
    2 MARTIN, VITAL
    2 MAUBON, JOSEPH
    2 MOREL, PIERRE-BAPTISTE
    2 PAUTRAT, JEAN-FRANCOIS
    2 PIE IX
    2 PISTICHKI, IVAN
    2 RANC, FELIX
    2 RAYNAUDI, FRANCESCO
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 ARRAS
    3 CONSTANTINOPLE
    3 PARIS
    3 PHILIPPOPOLI
    3 ROME
  • AU PERE ALEXANDRE ET AU FRERE JACQUES CHILIER
  • CHILIER_JACQUES aa|CHILIER_ALEXANDRE aa
  • Nîmes, le 5 nov[embre] 1868.
  • 5 nov 1868
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mes chers enfants,

Je vous écris à tous les deux, parce que vos lettres me semblent se ressembler comme deux soeurs, écrites qu’elles sont par deux frères.

Est-ce que le Fr. François est à Philippopoli? Ce n’était pas le sens de ma dépêche, mais le P. Galabert arrangera tout cela. Je suis bien aise que vous ayez quelques pensionnaires, pourvu qu’ils ne vous soient pas une charge. Au contraire, je verrais avec bonheur que vous pussiez en prendre beaucoup, mais il faut les instruire et le P. Alexandre doit savoir en ce moment l’utilité d’avoir travaillé comme il faut.

Le séminaire que l’on prépare à Philippopoli est une excellente chose, mais qui nécessite des frais, et je comprends à présent pourquoi Monseigneur a retranché la subvention. Ne serait-ce pas pour son séminaire? Ne nous plaignons pas trop. J’espère que nous aurons bientôt de l’argent. L’essentiel est de prier beaucoup et de mettre toute notre confiance en Dieu.

Sanctifiez-vous donc bien, mes chers enfants. Souvenez-vous que saint Cyrille et Méthode, les deux premiers apôtres des Bulgares, étaient deux frères. Courage et avancez toujours! Je ne sais si je pourrai vous envoyer bientôt du secours, mais je le désire bien vivement. Il faut que vous fassiez des miracles, afin d’obtenir des vocations.

Nous venons de nous charger d’un orphelinat de 300 garçons, à Arras. Nous allons y envoyer Père Pierre-Baptiste, Frère Vital et Frère Joseph Maubon. Cela nous a valu l’acquisition d’un saint, le P. Halluin, qui a vécu sept ans avec le reste de la soupe des soldats, afin de fonder son oeuvre. J’espère que nous en tirerons un bon nombre de Frères convers.

J’ai donné l’autre jour l’habit à cinq novices(1) et nous en comptons 16 pour le moment, sans compter deux ou trois postulants. Dieu enfin semble nous bénir, mais pour qu’il continue, il faut lui être courageusement fidèle. Les affaires politiques ne vont pas merveilleusement, et peut-être la révolution nous forcera-t-elle à chercher un refuge en pays de mission. Enfin, à la garde de Dieu!

Le P. Vincent de Paul est pour le moment à Paris, mais va retourner à Rome. Le P. Hippolyte ne va pas mal. Je suis attristé de n’avoir aucune nouvelle du Père Galabert. Je crains toujours jusqu’à ce que je le sache à Constantinople(2). Adieu, mes chers enfants. Priez bien Notre-Seigneur pour moi, pour la Congrégation, pour le Pape et pour l’Eglise.

Je n’ai pas le temps de me relire. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Dont les Frères Jean-François Pautrat (1848-1918), Félix Ranc (1852-1932) et Ivan Pistichki (1853-1920).
2. La mer avait été mauvaise mais elle n'avait pas englouti le P. Galabert et les trois Oblates, ses compagnes de voyage. Le 26 octobre, le P. Galabert avait écrit de Constantinople, annonçant leur arrivée à bon port.