DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 181

3 dec 1866 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Prenez votre temps – M. de Cabrières – La maison va bien – La *corrigia* et les Augustins – L’impératrice – L’empereur.

Informations générales
  • DR06_181
  • 2922bis
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 181
  • Orig.ms. ACR, AG 229; D'A., T.D. 27, n. 225bis, p. 289.
Informations détaillées
  • 1 AFFAIBLISSEMENT DU CERVEAU
    1 CEINTURE AUGUSTINIENNE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 HIERARCHIE ECCLESIASTIQUE
    1 PROJET D'UNION AVEC LES ERMITES DE SAINT-AUGUSTIN
    1 SOUVERAIN PROFANE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 DEMIANS, AUGUSTE
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 EUGENIE, IMPERATRICE
    2 FAVRE, JULES
    2 LAVALETTE, CHARLES DE
    2 MAISTRE, JOSEPH DE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 NABUCHODONOSOR
    2 NAPOLEON III
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 ROUHER, EUGENE
    3 FLORENCE
    3 FRANCE
    3 ITALIE
    3 ROME
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • [Nîmes vers le 3 décembre 1866](1).
  • 3 dec 1866
  • Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Ne vous tracassez pas, prenez votre temps. Pourvu que vous soyez ici pour la première messe du Fr. Alexis, ce sera bien; on est convaincu que vous ne revenez que pour Noël. Ce qui ne veut pas dire que nous voulions vous tenir en exil, mais nous souhaitons que votre voyage soit fait dans toutes les conditions utiles.

Je crois que pour M. de C[abrières], si on pense n’avoir aucune difficulté avec le gouvernement, il irait se faire donner le Saint-Esprit, mais il faudrait qu’on me chargeât de lui dire d’y aller, et je préviendrais l’év[êque] (2). La maison va bien, malgré les rages de votre frère et les fureurs du Fr. Alexis. Ils sont amusants dans leur étonnement de voir que tout ne va pas comme ils l’entendent.

Je n’ai point l’autorisation de recevoir de la corrigia (3), obtenez-la moi. Si les Aug[ustins] font les difficiles, nous les laisserons et resterons comme nous sommes. S’ils veulent une union plus grande, nous verrons (4).

MM. de la Valette et Rouher auraient exigé que l’impératrice passât par Florence (5), et alors elle a refusé. Jules Favre, qui était ici il y a deux jours, disait à Demians que l’empereur se crétinisait et qu’il allait finir en Nabuchodonosor. Je vous dis cela comme histoire de Jules Favre (6). Il ne mourra pas, mais la France sera régie par un idiot. Un peuple a toujours le gouvernement qu’il mérite, dit M. de Maistre.

Priez bien pour moi et croyez-moi bien vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
(1) Cette lettre ne peut être du 14 novembre 1868, comme le veulent les T.D., le P. Alexis Dumazer ayant été ordonné prêtre le 22 décembre 1866. Elle est une réponse à une lettre du 29 novembre 1866 du P. Bailly et c'est à elle que pense le P. d'Alzon quand, le 10 décembre, il dit à Mère M.-Eugénie qu'il a écrit au P. Bailly *il y a huit jours* (*Lettre* 2923) de ne pas hâter son retour de Rome.
(2) Le P. Bailly écrivait que la demande relative à M. de Cabrières était en bon chemin (v.*Lettre* 2917).
(3) Sans doute faut-il comprendre: "l'autorisation de donner la courroie" (v.*Lettre* 960 et n.12).
(4) Voir *Lettre* 2923, note 2.
(5) Alors capitale du royaume d'Italie. L'impératrice voulait se rendre à Rome.
(6) Ch. de La Valette (1806-1881), ministre de l'Intérieur de 1865 à 1867. - Eugène Rouher (1814-1884), ministre d'Etat depuis 1863. - Jules Favre (1809-1880) alors député de la Seine, farouche opposant à l'Empire.