DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 197

19 dec 1868 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

La mort de Soeur Thérèse-Marie. – Névralgies. – J’ai eu à Saint-Charles un magnifique auditoire d’hommes. – Pousser l’oeuvre de l’Assomption. – Le P. Laurent. – De votre dernier voyage il ne m’est resté que les meilleures impressions.

Informations générales
  • DR07_197
  • 3447
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 197
  • Orig.ms. ACR, AD 1502; D'A., T.D. 24, n. 1001, pp. 40-41.
Informations détaillées
  • 1 ASSOMPTION
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 FONDATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 MALADIES
    1 MORT
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 SYMPATHIE
    2 DUFFOUR, THERESE-MARIE
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MILLERET, EMMANUEL
    2 O'NEILL, CHARLES
    3 NIMES, EGLISE SAINT-CHARLES
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 19 décembre 1868.
  • 19 dec 1868
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

J’ai dit la messe pour la petite Soeur Thérèse-Marie, dès que j’ai appris qu’elle avait quitté la terre(1). J’ai fait prier pour elle, quoiqu’il faille bien espérer qu’elle en avait peu besoin, et j’ai aussi prié pour vous dont le coeur est tout déchiré. Ah ! ma fille, que toutes ces morts nous avertissent de la nôtre! Cette semaine, je suis assez souffrant de mes névralgies, mais je ne le regrette pas. J’ai prêché, à Saint-Charles, à un magnifique auditoire d’hommes(2), et je crois que cela a fait un bien d’union, mais ma pauvre mâchoire a dû savoir ce qu’il en coûte. J’espère que N.-S. en sera glorifié.

Plus je vais, plus je désire pousser avant de mourir l’oeuvre de l’Assomption, et je vous conjure de me préparer bien des questions sur vous et sur nous, pour le mois de février.

Le P. Laurent s’occupe admirablement d’Emmanuel et de Charley(3). A mesure qu’il vieillit, ce bon Père prend un type bonhomme, bienfaisant, qui a son charme. Un jour qu’à dîner on sera resté à table plus que d’habitude, il demandera la permission de rester après les grâces, parce qu’on ne lui laisse pas le temps de manger. Une autre fois, il sera de la plus mauvaise humeur et précisément il se disposera à vous rendre service. La maison va bien. On y étudie dix fois plus que quand M. Durand s’en occupait.

Adieu, ma fille. Je suis court, mais attribuez-le à ma névralgie. Adieu et mille fois tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Je vous préviens que de votre dernier voyage il ne m'est resté que les meilleures impressions. Point d'arrière reproche et seulement un immense désir que nous continuions à travailler ensemble à notre oeuvre commune, en y mettant chacun, de notre intelligence et de notre coeur, tout ce que nous pourrons.1. Soeur Thérèse-Marie était décédée à Nice le 14 décembre, à l'âge de 24 ans. Les *Origines de l'Assomption* ont consacré à cette âme d'exception quelques pages empreintes d'émotion (IV, pp. 184-194).
2. A ce moment, le P. d'Alzon n'a encore donné que trois ou quatre de ses conférences à Saint-Charles.
3. Emmanuel Milleret de Brou et Charles O'Neill.