DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 2

1 jan 1868 Nîmes AA_PARIS

Accrocs de santé. – Je ne puis quitter Nîmes longtemps. – La rigueur de l’hiver est-elle un prélude de révolution? – L’université de Saint-Augustin. – Le P. Vincent de Paul fait merveille à Rome.

Informations générales
  • DR07_002
  • 3220
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 2
  • Orig.ms. ACR AE 294; D'A., T.D. 25, n. 294, p. 239.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 INTEMPERIES
    1 MALADIES
    1 REVOLUTION
    1 SYMPATHIE
    1 UNIVERSITE SAINT AUGUSTIN
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BOULET, JULES
    2 CHAINE, VINCENT
    2 GALLOIS, AUGUSTIN
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 O'DONNELL, EDMOND
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 NIMES
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
    3 ROME
  • AUX RELIGIEUX DE PARIS
  • AA_PARIS
  • Nîmes, 1er janvier [1868](1).
  • 1 jan 1868
  • Nîmes
La lettre

Mes très chers Pères et Frères(2),

Recevez tous mes voeux de bonne année, en particulier ceux d’entre vous qui avez bien voulu m’écrire séparément. J'[aurais](3) dû aller à la campagne. Une extinction de voix m’en a empêché, et j’ai bien fait de rester; car hier, juste au moment de partir, j’ai eu une crise d’estomac. Je crois que c’était une indigestion causée par le froid. Mais enfin, j’ai cruellement souffert pendant quelques heures. Il en résulte que je suis en retard et que je ne puis écrire à tous. Vous vous contenterez donc d’une lettre collective, qui renferme parmi mes voeux le désir de finir le carnaval et de commencer le carême avec vous. Je ne puis pourtant répondre de la possibilité d’exécution d’un pareil projet. La maison va si bien au point de vue de la piété, du bon esprit et des études, que ce serait dommage de ne pas la soutenir dans cette voie. Il faut que j’y reste pour d’autres motifs encore, ou que je ne fasse que des absences de quelques jours.

Nous avons eu la bise, la neige, tous les frimas. Est-ce un prélude de la révolution, comme l’hiver de 1830? Dieu le sait. Pour moi, je demande à Dieu de nous soutenir en paix, en empire, en guerre ou en révolution. Vous a-t-on dit que l’université de Saint-Augustin commence à fonctionner(4)? Vous a-t-on dit que, par sa prudence et sa fermeté le P. Vincent de Paul fait merveille à Rome? Je voudrais bien lui ménager quelques ressources, pour qu’il fît du bien aux jeunes gens. Il nous trouverait des vocations et nous ménagerait une bonne position pour plus tard.

Adieu, mes bien chers Frères et Pères. Toute la communauté nîmoise vous souhaite une bonne année, et moi j’y joins toutes les bénédictions les plus tendres, et je voudrais ajouter les plus fécondes, que je puisse trouver dans mon coeur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Les T.D. ont daté cette lettre de 1869, mais c'est en décembre 1867 que Vincent de Paul Bailly fit les démarches dont il est question dans la lettre suivante, qui n'est qu'un post-scriptum de celle-ci, pour la location d'une partie du palais Pamphili (lettres du 16 et du 27 décembre 1867). C'est également à la fin de 1867 qu'Emmanuel Bailly ambitionnait de donner aux divers cours dispensés aux religieux "l'unité supérieure visant à la réalisation du plan que vous avez tracé en établissant l'*Université Saint-Augustin*" (12 octobre 1867).
2. A ce moment, la communauté de la rue François Ier comprenait les Pères Picard (supérieur), Pernet, O'Donnell, Laurent, Augustin Gallois et Vincent Chaine et le Fr. Jules Boulet.
3. Le manuscrit porte: *j'avais*.
4. Voir *Lettre* 3148 et n. 3. Quelques rapports de M. Germer-Durand sur les résultats de la "conférence de licence" sont conservés. C'est sans doute à cette dernière que pense le P. d'Alzon. Ajoutons à cela les conférences du mardi (à ne pas confondre avec les instructions données tous les mardis à sa messe par le P. d'Alzon aux maîtres du collège: v. *Lettre* 3203). De ces conférences le P. Emmanuel dira, le 19 février: "Nos séances du mardi ont lieu régulièrement. La discussion sur l'origine du langage et sur celle des idées a occupé les dernières séances" (au P. d'Alzon).