DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 229

23 jan 1869 Le Mans CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Sr Marie de la Croix – Vocations probables pour les Oblates – Voulez-vous une machine à coudre ? – Les vocations lyonnaises – L’héritage de Jean.

Informations générales
  • DR07_229
  • 3483
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 229
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 408; D'A., T.D. 29, n. 150, pp. 180-181; QUENARD, pp.109-110.
Informations détaillées
  • 1 MACHINES
    1 MALADIES
    1 OBLATES
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 TRAITEMENTS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BARNOUIN, MARIE DE LA CROIX
    2 CHAPONAY, MADAME ANTONIN DE
    2 JEAN, CUISINIER
    2 MARIE-COLOMBE, VISITANDINE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 ANGERS
    3 LYON
    3 MANS, LE
    3 NIMES, EGLISE SAINT-FRANCOIS DE SALES
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Le Mans, 23 janvier 1869.
  • 23 jan 1869
  • Le Mans
  • *Madame la supérieure des Oblates.*
La lettre

Vous êtes, ma fille, une vilaine petite personne quand vous vous mettez en tête que vous m’ennuyez; c’est tout bonnement absurde et il faut bien que je vous le dise pour m’en décharger le coeur.

Je suis légèrement enrhumé, et, au lieu d’aller me promener, je vous écris, ce qui m’est bien plus agréable, à moins pourtant que je ne vous ennuie. N’est-ce pas que cette dernière réflexion vous fait un plaisir prodigieux? Qu’en pensez-vous?

Le P. Hippolyte m’écrit que ces jours derniers Soeur Marie de la Croix(1) avait un peu perdu la tête; son oncle chéri est peut-être allé la lui rapporter. Il est probable que je trouverai ici deux ou trois bonnes vocations d’Oblates. Il y a, à la Visitation, une assistante, qui est tout feu et flamme pour l’oeuvre des missions étrangères. Or cette sainte fille me propose une jeune personne que l’on ne prend pas dans leur couvent, parce qu’elle n’est pas légitime et que Le Mans est trop près de son pays. Avant de la proposer à une maison plus éloignée, elle me l’a offerte et a écrit hier à Angers, qu’elle habite. Elle a reçu une bonne éducation, habite en ce moment avec son père qui est médecin, mais où elle trouve des dangers. Il y en a une autre encore, puis une troisième, et j’espère bien que nous ne nous en tiendrons pas là.

Je pense que l’on me donnera quelque chose pour ma retraite. Voulez-vous que je vous en donne quelque chose pour une machine à coudre? On dit que ces machines font l’ouvrage de quatre ouvrières. Je puis y consacrer de 300 à 400 francs, répondez. Si nous en avions deux et deux habiles ouvrières, ce serait à merveille. Enfin, je vais prendre tous les renseignements possibles. Quant aux filles proposées par Mme de Chaponay(2), ne croyez-vous pas préférable que je les voie auparavant à Lyon, puisque je les y verrai dans un mois? Je suis à merveille avec les Soeurs de la Visitation du Mans, et je pense que Soeur Marie-Colombe me procurera des vocations, en dehors de celles dont je viens de vous parler.

Il s’agit pour Jean, le cuisinier du noviciat, non plus d’un million, non plus de neuf millions, mais de quinze millions que son donateur aurait refusés de toutes ses propriétés. S’il en donne quelque chose aux Oblates, ce sera un bien brave homme, n’est-ce pas? Vous recevrez deux petits paquets de couronnes apostoliques, que vous envoie la M. Marie-Colombe, dont le dévouement aux missions étrangères est incroyable. Mon enfant, je vous bénis de tout coeur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Postulante Oblate, nièce de l'abbé Barnouin, curé de Saint-François de Sales à Nîmes.
2. Candidates Oblates proposées par la comtesse de Chaponay.