DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 246

6 feb 1869 Paris CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Ma très Révérende Mère serait-elle souffrante ? – La postulante va vous arriver – Un marché avec la supérieure générale pour le recrutement – Travaillons généreusement ensemble à la gloire de Dieu et dépouilons-nous de tout ce qui n’est pas lui.

Informations générales
  • DR07_246
  • 3505
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 246
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 408; D'A., T.D. 29, n. 159, pp. 189-190.
Informations détaillées
  • 1 GLORIFICATION DE JESUS-CHRIST
    1 SANTE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 DEROUDHILE, MARIE-SERAPHINE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Paris, 6 février 1869.
  • 6 feb 1869
  • Paris
La lettre

Pourrais-je savoir de ma très Révérende Mère si elle a pris la résolution de ne plus m’écrire? Ou bien serait-elle souffrante? Savez-vous, mon enfant, que j’ai faim et soif de vos lettres? A présent que j’y suis accoutumé, il me manque quelque chose quand je n’en reçois pas. Serait-ce pour m’empêcher de prendre des habitudes que vous me sevrez ainsi? Pour moi, j’ai attendu, attendu. Rien ne vient. Il faut pourtant que je vous prévienne que la postulante partira après-demain lundi, à 2 heures, qu’elle arrivera à Nîmes, à cinq moins un quart. Elle n’apportera presque rien, mais sous très peu, elle aura un petit trousseau, qui est entre les mains des religieuses de la Visitation. J’ai causé aujourd’hui avec elle, j’en ai été très content. Soeur Marie-Séraphine, à qui elle a été confiée, la trouve aussi très bien, de sorte que j’espère qu’elle fera une bonne religieuse. La supérieure générale m’a dit que, si nous voulions lui réserver les filles qui ont été en service, elle nous réserverait un certain nombre de jeunes personnes, qui sans être Soeurs de choeur, peuvent être très au-dessus des Soeurs converses. Ce marché me paraît acceptable; ce sera ensuite à nous à trouver des filles encore un peu mieux.

J’ai dit la messe pour vous. Il me semble qu’à mesure que je me sens poussé à me donner davantage à N.-S., je le suis aussi à vous entourer d’une plus intime et paternelle affection. Oh! Marie, travaillons bien généreusement ensemble à la gloire de notre bon Maître, et, nous dépouillant de tout ce qui n’est pas pour lui, demandons-lui de nous faire comprendre ce qu’on devient quand on n’a que lui seul pour terme et pour repos.

Je vous bénis, ma fille, et suis on ne peut plus vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum