DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 263

20 feb 1869 Paris CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Le P. Hippolyte – La supérieure générale m’a longuement parlé de notre oeuvre – Sr Alexandrine – Sr Marie de la Croix – Ma retraite commence demain – Mon bâton de vieillesse.

Informations générales
  • DR07_263
  • 3522
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 263
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 409; D'A., T.D. 29, n. 169, pp. 201-202; QUENARD, pp. 116-118.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 AMITIE
    1 OBLATES
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 RUSE
    1 SANTE
    1 SUPERIEURE
    2 BARNOUIN, MARIE DE LA CROIX
    2 COMPAND, ALEXANDRINE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 BULGARIE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Paris, le 20 février [18]69.
  • 20 feb 1869
  • Paris
La lettre

Je veux absolument vous écrire un mot, ma fille bien aimée, pour vous dire ce que je crois vous avoir dit déjà, que le P. Hippolyte nous a quittés dans les meilleures dispositions, que la supérieure générale m’a parlé longuement de notre oeuvre et m’a indiqué plusieurs sources où nous pourrions trouver des sujets réellement capables. Elle l’a fait avec une franchise et une loyauté qui m’est allée au coeur. Seulement, elle en revient toujours à dire que l’on ne peut pas avoir assez de terrain sur votre terrain et que pour des filles toujours enfermées il faut un plus grand espace. Nous examinerons cela avec le temps. Pour moi, je suis convaincu qu’il est toujours très bon de bâtir là, sauf, si Dieu nous bénit, à nous transporter ailleurs(1). Mais je ne pense pas que ce soit de si tôt.

Vous avez parfaitement fait de parler à Soeur Alexandrine, comme vous me le dites. Il faut absolument que l’on marche et qu’on accepte votre direction. Ne pensez-vous pas que vous feriez bien de faire revenir Soeur Marie de la Croix avant de lui donner l’habit, afin de pouvoir la juger par vous-même? Ce serait une très heureuse chose. Je dois ajouter que, d’après quelques mots que le P. Hippolyte me disait à sa louange, elle n’a pas perdu l’habitude de finasser. C’était, il est vrai, avec son oncle dont elle s’est un peu moquée, mais elle pourrait bien agir de même avec d’autres. Il faut absolument la débarrasser d’un défaut qui serait insupportable dans les missions.

Je recommande ma retraite à vos prières; elle commencera demain soir et finira l’autre dimanche. Ma santé est excellente. Je prêche pourtant parfois deux fois le jour. On me tiraille un peu. Enfin, je vois du bien, beaucoup de bien à faire et à faire faire. Priez pour que de bonnes vocations nous arrivent.

Adieu, mon enfant bien aimée. Souvenez-vous que j’ai besoin de vous et que tout en me soumettant à la sainte volonté de Dieu, s’il veut vous appeler au ciel, je me crois obligé de faire tout ce que je pourrai pour conserver le plus longtemps possible mon bâton de vieillesse. Il me semble qu’avant de partir pour l’autre monde, nous aurons à faire ensemble un voyage en Bulgarie. Adieu. Mille choses aux Soeurs et en particulier à Soeur Jacqueline.

Je vous bénis toutes. Dans quinze jours, j’espère être à Nîmes et vous avoir montré ma joie de vous revoir.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
J'ai besoin de vous redire que Soeur Jacqueline m'est bien souvent présente au coeur, bien qu'elle ne m'ait pas écrit. Voyez comme je suis bon prince. Je ne lui en veux pas et je n'en ai pas moins pour elle un petit coup au coeur.1. Cela se fera en 1873.