DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 273

2 mar 1869 Genève CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Les trois postulantes de Mme de Chaponay – Perspectives de recrutement – Je rapporte le plan – Soignez-vous par mortification – Une magnifique chimère.

Informations générales
  • DR07_273
  • 3533
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 273
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 409; D'A., T.D. 29, n. 174, pp. 205-206; QUENARD, pp. 118-119..
Informations détaillées
  • 1 CONCILE DU VATICAN
    1 DIPLOMATIE
    1 IMMEUBLES
    1 MORTIFICATION
    1 SANTE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOYAGES
    2 CHAPONAY, MADAME ANTONIN DE
    2 GERMER-DURAND, FRANCOIS
    2 MERMILLOD, GASPARD
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 URQUHART, DAVID
    3 GENEVE
    3 PARIS
    3 SAINTE-FOY-LES-LYON
    3 SEINE, FLEUVE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Genève, 2 mars 1869.
  • 2 mar 1869
  • Genève
La lettre

Donc, ma fille, je ne suis plus à Paris, puisque je suis à Genève. Les trois postulantes m’attendront demain. Je les verrai d’abord, non chez Mme de Chaponay, mais à Sainte-Foy; puis je verrai Mme de Chaponay. Il paraît que j’ai fait la conquête d’une institutrice anglaise pendant ma retraite de Paris. Le P. Pernet semble me la garantir, mais le P. Picard l’examinera plus sérieusement. Du reste, savez-vous ce que j’ai fait? J’ai prié toutes les dames qui vont à la campagne de nous trouver des personnes qui fussent capables de nous venir. Je suis sûr qu’en cultivant cette mine nous aurons d’excellents sujets. Je constate avec bonheur que notre pauvre petit couvent devient une puissance sur la rive droite de la Seine, mais je vous fournirai là-dessus des détails qu’on ne peut pas raconter.

Comme je rapporte le plan tel que je l’ai donné à faire, ou, pour mieux dire, tel que François Durand l’a fait d’après mes désignations, j’espère bien que Monseigneur pourra le voir sous très peu de temps. Allons, ma fille, sanctifions-nous tant que nous le pourrons; soignez-vous par mortification.

On vient de m’interrompre pour me conjurer de ne pas partir d’ici jeudi matin, parce que ce jour-là je pourrais voir M. Urquhart, protestant, qui veut conjurer le Pape de proclamer au futur concile les principes du droit international(1). C’est une magnifique chimère, qui ne me fera pas arriver un quart d’heure plus tard auprès de mes chères Oblates. On m’a interrompu aussi pour me dire que Mgr Mermillod, au lieu d’arriver à 9 heures, allait arriver à 5 heures.

Adieu, chère fille. Mille fois à vous, et à samedi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. David Urquhart (1805-1817) avait publié à Londres en 1868 un *Appeal of a Protestant to the Pope to restore the Law of Nations*. En 1869, une traduction latine en parut à Londres et une traduction française à Paris tandis que la même année sortait à Genève une *Explication de l'appel d'un protestant au Pape*. Présent à Rome durant le concile, Urquhart renouvellera son appel au pape pour la mise au point d'une liste des plus importants principes du droit international à rendre obligatoires pour toutes les nations chrétiennes. Des préjugés religieux empêchèrent ce plan d'aboutir. Sur ce personnage passionné et généreux voir notamment l'article du *Dictionary of National Biography*. - Le P. d'Alzon rencontrera à nouveau Urquhart à Rome pendant le concile et, hélas, n'en parlera pas avec beaucoup plus de sympathie (lettre à Mère M.-Eugénie du 26 mars 1870).