DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 276

11 mar 1869 Nîmes PICARD François aa

Grand désir de revenir à Paris – La maison ici est en très bon état – Les comptes-rendus pour M. de Beaucourt – Le silence du P. Hippolyte – L’article de Broglie.

Informations générales
  • DR07_276
  • 3537
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 276
  • Orig.ms. ACR, AE 300; D'A., T.D. 25, n. 300, pp. 242-243.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 HERITAGES
    1 PREDICATIONS DE CAREME
    1 PUBLICATIONS
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BEAUCOURT, GASTON DU FRESNE DE
    2 BROGLIE, ALBERT DE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GILLY, ALFRED
    2 GUERANGER, PROSPER
    2 GUIZOT, FRANCOIS
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MERMILLOD, GASPARD
    2 PERIER-MUZET, JEAN-PAUL
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 AMERIQUE
    3 BEAUCAIRE
    3 GENEVE
    3 PARIS
    3 PARIS, EGLISE SAINT-PAUL SAINT-LOUIS
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 11 [mars] 1869(1).
  • 11 mar 1869
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Cher ami,

Le séjour que je viens de faire à Paris me donne le plus grand désir d’y revenir. J’espère que vous m’y verrez apparaître le samedi matin 29 mai, à moins d’un de ces empêchements, comme on ne les peut prévoir.

J’ai trouvé ici la maison en très bon état. Le P. Emmanuel se tire trop bien d’affaire pour avoir besoin de quelqu’un. Seulement, si vous voulez le P. Laurent, trouvez-lui un successeur. Je crois avoir trouvé à Genève un professeur d’histoire. Figurez-vous que le P. Hippolyte ne m’a pas encore donné signe de vie. N’est-ce pas signe de toquade?

Veuillez dire à M. de Beaucourt(2) que M. l’abbé Gilly, supérieur du petit séminaire de Beaucaire, accepte de lui faire des comptes-rendus sur tous les livres théologiques, mais surtout sur les livres exégétiques latins et allemands qu’il désirera; que M. l’abbé de Cabrières lui fait la même proposition, surtout pour les livres anglais; M. Durand rechigne un peu, à cause de sa manie du parfait. Il sent qu’il y mettrait en soins ce que M. de Cabrières y mettrait en projets.

Le P. Hippolyte, paraîtrait-il, n’a encore rien reçu d’Amérique. Pour mon compte, je suis parfaitement résolu à ne lui rien demander. Après la manière dont nous l’avons reçu à Paris, il est inouï qu’il s’enferme dans le silence, comme il le fait. Je travaille tant que je puis à cette union sur un terrain commun.

Mgr Mermillod a été frappé, comme moi, de l’article de Broglie. Il l’avait lu deux fois dans la Revue des Deux-mondes(3), en faisant juste les mêmes réserves que dom Guéranger. Quant à l’affaire Hav.(4), j’ai été parfaitement content de lui; mais sur [ce] point il est difficile d’écrire.

Je vous conjure, cher ami, de vous soigner et de croire que je veux que vous fassiez longtemps le bien que vous avez commencé. Adieu, et tout vôtre. Si votre carême(5) vous absorbe, vous m’écrirez plus tard.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Mille choses à toute la maison.1. Le manuscrit porte 11 *avril*.
2. Gaston-Louis-Emmanuel du Fresne de Beaucourt (1833-1924) avait fondé en 1866 la *Revue des Questions historiques* et en 1868 la *Société Bibliographique* qui entreprit aussitôt la publication du *Polybiblion, Revue Bibliographique universelle*.
3. Tome 79 (1869), pp.529-556 (février 1869). Dans cet article intitulé *Le Christianisme et la société française*, Albert de Broglie rend compte du t.III des *Méditations sur la religion chrétienne* où François Guizot étudie les relations de la religion avec la génération actuelle. "Assurer à la liberté et à la science, écrit A. de Broglie, qu'elles n'ont rien à craindre de la religion, convaincre la morale qu'elle ne peut pas s'en passer, tel est tout le plan de M. Guizot." (Article aimablement communiqué par J.-P. Périer-Muzet)
4. Nous n'avons pas réussi à percer le mystère de cette abréviation.
5. Le P. Picard prêchait le carême à Saint-Paul-Saint-Louis.