DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 283

7 apr 1869 Lavagnac MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

La sainteté de sa soeur et le bien qu’elle faisait.

Informations générales
  • DR07_283
  • 3546
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 283
  • Orig.ms. ACR, AD 1510; D'A., T.D. 24, n. 1009, pp. 47-48.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 FUNERAILLES
    1 HERITAGES
    1 PRIERES POUR LES DEFUNTS
    1 PURGATOIRE
    1 SYMPATHIE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 LE REBOURS, PIERRE
    2 PUYSEGUR, JEAN DE
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 PUYSEGUR, MARIE-THERESE DE
    2 VAILHE, SIMEON
    3 LAVAGNAC
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Lavagnac, 7 avril [18]69.
  • 7 apr 1869
  • Lavagnac
La lettre

Ma chère fille,

Je vous remercie de vos deux lettres, qui me sont arrivées en même temps. Je suis venu accompagner la dépouille de ma pauvre soeur(1). Je constate tous les jours sa sainteté, et l’immense bien qu’elle faisait avec tant de simplicité qu’il faut, pour le découvrir, que le voile ait été soulevé par la mort. Elle a si horriblement souffert que j’espère son purgatoire fini. Au moment des plus atroces douleurs, on lui proposa d’appliquer sur la partie douloureuse une relique. « Je ne demande pas, répondit-elle, la diminution de la douleur, je ne demande que la patience ». Elle refusa de faire un voeu pour obtenir sa guérison, elle ne voulut que la volonté de Dieu.

Jean est résolu à continuer le bien fait par sa mère. Peut-être y aura-t-il quelque difficulté d’argent, du côté de ma nièce. Je le regretterais, à moins que Jean ne comprît qu’il doit moins chercher certaines prétentions et avoir les moyens d’exercer une influence acquise par sa mère et plus facile dès lors à continuer. Priez pour lui, priez pour ma soeur. Je fais bien le rêve(2) que vous m’avez indiqué, mais je ne sais s’il se réalisera, et je ne veux pas m’y arrêter.

Adieu, ma fille. Je serai décidément à Paris vers la fin de mai.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Pourriez-vous sans trop de hâte faire savoir à M. Le Rebours et à la supérieure du Carmel(3) que Jean s'en rapportant sans réserve à moi pour les arrangements avec sa soeur, il y aurait dans tout le pays un soulèvement général si ma nièce réclamait tous ses droits? Ceci veut être dit avec le tact qui ne me préoccupe nullement, quand c'est vous qui devez le dire.|Je puis être à vos ordres les derniers jours d'avril.1. Le corps avait été ramené le 5 avril de Nîmes à Lavagnac et les funérailles eurent lieu le 6 (récit de l'abbé de Cabrières dans la *Semaine religieuse de Nîmes* du 18 avril 1869).
2. S'agit-il déjà du rêve de recréer pour le P. d'Alzon, par le mariage de son neveu, "un intérieur de famille dans le lieu de tant de souvenirs"? Voir *Lettre* 3571, n.2.
3. Le Carmel de la rue de Messine à Paris dont M. Le Rebours est le supérieur. Sur la vie et la mort de Mme de Puysegur et sur sa famille voir VAILHE, *Vie* II, pp.499-502.