DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 288

11 apr 1869 Lavagnac CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Votre lettre au P. Emmanuel – Je trouve à chaque instant des preuves de la sainteté de ma soeur – Vous aussi, soignez-vous – Quand serez-vous convaincue de ce que vous m’êtes ?

Informations générales
  • DR07_288
  • 3555
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 288
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 409; D'A., T.D. 29, n. 176, pp. 207-208.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 HUMILITE
    1 MALADES
    1 MORT
    1 OBLATES
    1 SANTE
    1 TRISTESSE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 GIRY, MADAME LOUIS DE
    2 MALBOSC, MADAME PAULIN DE
    2 PUYSEGUR, JEAN DE
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    3 MONTPELLIER
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Lavagnac, 11 avril 1869.
  • 11 apr 1869
  • Lavagnac
La lettre

Figurez-vous, ma chère fille, que votre écriture a cet effet sur moi que je n’en ai jamais assez lorsque je suis loin de vous. C’est ce qui m’a décidé à décacheter votre lettre au P. Emmanuel qui était parti le matin. J’y ai vu une preuve, dont je n’avais pas besoin, de ce que je vous suis; mais à certains moments c’est une bien douce chose, et je ne pense pas que Dieu défende de mettre un baume de cette espèce sur un coeur profondément déchiré. Je trouve, à chaque instant des preuves de la sainteté de ma soeur. Les témoignages de regrets que mon neveu reçoit prouvent combien sa mère faisait du bien et combien elle était populaire, malgré sa profonde horreur de toute popularité. Ce qu’elle faisait en fait de pauvres et de soins donnés à leurs plaies est merveilleux, à ce que l’on me dit, car elle se serait bien gardée d’en parler.

Vous voulez que je me soigne. Figurez-vous qu’après avoir passé huit heures au lit, j’ai dormi, ce matin, deux heures dans mon fauteuil. Aussi Mme de Malbosc voudrait me faire rester jusqu’à samedi; mais je ne pense pas avoir besoin de plus de deux ou trois jours, et j’arriverai jeudi, très tard, après avoir vu à Montpellier Mme de Giry(1), qui est très malade. Ce n’est pourtant pas certain. Vous ne me dites pas un mot de votre santé; c’est mal. Vous savez que, moi aussi, j’ai besoin de vous plus que vous ne pouvez le croire. J’ai besoin de m’appuyer sur vous, et vous avez parfaitement tort de parler de votre inutilité pour ce qui me concerne. Mais il faut m’arrêter.

J’ai mis cette lettre entre huit que je viens d’écrire et au moins huit autres que j’écrirai encore ce soir. Mille souvenirs à nos filles, mais un mot de tendresse toute spéciale à Soeur Jacqueline. Et vous, ma fille, quand serez-vous convaincue de ce que vous m’êtes?

Notes et post-scriptum
1. Mmes de Malbosc et de Giry étaient toutes deux nées de Roussy.