DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 291

13 apr 1869 Lavagnac CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Soignez-vous, de grâce! – Je ne veux m’appuyer que sur Dieu, mais je désire avec vous une alliance plus sainte, plus intime, plus féconde pour notre oeuvre.

Informations générales
  • DR07_291
  • 3562
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 291
  • Orig.ms. AC O.A.; PHotoc. ACR, AH 409; D'A., T.D. 29, n. 178, p. 209.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 MALADIES
    1 OBLATES
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Lavagnac, 13 avril 1869.
  • 13 apr 1869
  • Lavagnac
La lettre

Chère enfant,

Auriez-vous les accès pernicieux(1), vous aussi? Cette seule pensée me bouleverse. Je ne puis pourtant croire que Dieu voulût m’imposer deux sacrifices d’une telle douleur, si rapprochés. Vous n’avez pas les accès, mais vous êtes souffrante; voilà ce qui me désole, je puis vous l’assurer. Ah! si vous saviez comme j’ai besoin que vous vous portiez bien! Soignez-vous, de grâce; faites tout ce que vous pourrez pour bien vous rétablir. C’est absolument nécessaire, il me le semble du moins. Si vous saviez combien le temps écoulé depuis le 4 avril est pour moi un temps de transformation! Vous dirai-je que je me sens plus votre père, que j’ai plus besoin d’une fille comme vous? En un sens ce n’est pas vrai, parce que je ne veux m’appuyer que sur Dieu, mais il y a un côté de mon coeur, qui, pour un plus grand bien, se penche vers votre âme et vous demande une alliance plus sainte, plus intime, plus sérieuse, plus féconde pour notre oeuvre. Ces deux sentiments vont très bien ensemble. L’un me laisse la liberté de coeur nécessaire au service de Dieu; l’autre me fait m’appuyer avec sûreté et bonheur, ces jours-ci, sur l’amie que Dieu m’a donnée. Tournons-nous vers lui, mon enfant, et devenons des saints. Mais pour que vous le deveniez, il faut vivre quelque temps encore. Je vous en prie, ne me quittez pas.

Mes souvenirs à Soeur Jacqueline et à toutes vos filles. Qu’est devenue Soeur Joséphine?

Je vous bénis et suis tout vôtre plus que je ne sais le dire.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La fièvre qui a emporté Mme de Puysegur.