DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 296

16 apr 1869 Lavagnac MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Je penche moi aussi pour la jeune personne – Mon neveu – Le bien que faisait sa mère – Peut-être bientôt à Paris.

Informations générales
  • DR07_296
  • 3571
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 296
  • Orig.ms. ACR, AD 1512; D'A., T.D. 24, n. 1011, p. 49.
Informations détaillées
  • 1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 HERITAGES
    1 MARIAGE
    1 PIETE
    1 VOYAGES
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 ESGRIGNY, MADAME LUGLIEN D'
    2 LE REBOURS, PIERRE
    2 OMIECOURT, VALENTINE D'
    2 PUYSEGUR, JEAN DE
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 ROUSSY, EMMANUEL DE
    3 LYON
    3 NICE
    3 PARIS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Lavagnac, vers le 16 avril 1869](1).
  • 16 apr 1869
  • Lavagnac
La lettre

Ma chère fille,

Merci de votre lettre, elle m’est un document précieux. Je penche bien, moi aussi, pour la jeune personne(2), mais on n’a pas voulu de la cousine germaine. Il est vrai que c’est parce que sa figure ne disait rien. Aujourd’hui mon neveu est admirablement changé. Sauf aujourd’hui où il avait passé la nuit à écrire des lettres, il assiste tous les matins à la messe, fait tous les soirs la prière aux domestiques, à la chapelle, me sert la messe assez souvent et me l’a servie le jour de la neuvaine de mort. Il est résolu à continuer le bien fait par sa mère. C’est peut-être beaucoup, car sur son carnet de l’année dernière je trouve des sommes bien fortes, jusqu’à 1.800 francs par mois, sans compter les travaux d’hiver, où elle donnait de l’ouvrage à tous les travailleurs qui ne pouvaient en trouver chez [les] voisins. Je calcule que l’hiver dernier elle a bien fait travailler pour 5.000 ou 6.000 francs, et avec cela elle s’opposait toujours à introduire chez elle ce qu’on appelle le luxe proprement dit.

Enfin, nous verrons. En allant doucement, sans prononcer de nom. J’ai lu le passage de votre lettre à mon filleul Emmanuel de Roussy, qui est le meilleur ami de Jean et qui entre dans mes idées. Quant au voyage de Nice, peut-être le ferons-nous ensemble à partir de Paris, car j’avais écrit à M. Le Rebours à peu près au sens que vous m’indiquez, de votre côté(3). S’il peut me recevoir de suite, je serai mercredi ou jeudi à Paris pour quelques jours. Nous repartirions ensemble pour Nice ou je vous retrouverais à Lyon.

Adieu, ma fille. Merci de vos prières pour ma soeur. Tout vôtre mille fois en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Pourvu que je sois à Nîmes le 4 mai, cela suffit.1. Réponse à une lettre du 14 avril.
2. Projet de mariage pour Jean de Puysegur. La jeune fille plaît beaucoup à Mère M.-Eugénie, de plus "comme naissance, ce n'est pas si mal..." et "du côté de la grand-mère c'est ce qu'il y a de plus riches en banquiers". Elle souhaiterait que cette jeune personne pût refaire au P. d'Alzon "un intérieur de famille dans le lieu de tant de souvenirs". D'autres lettres de Mère M.-Eugénie de 1869 et 1870 nous apprendront que le nom de la jeune fille est Valentine d'Omiécourt, de la branche picarde des Milleret. Elle est la nièce de Mme d'Esgrigny. C'est une fille "belle, riche, bien apparentée, sage et charmante de caractère et d'éducation. [...] ce mariage ferait le bonheur du P. d'Alzon car la petite l'aime comme un père" (à Mère M.-Gabrielle, 11 avril 1870).
3. Voici ce qu'a écrit Mère M.-Eugénie : "Vous lui diriez que votre neveu vous a confié tout, et que vous lui demandez d'inspirer des pensées conformes à l'attente de la famille et du pays; qu'après avoir reçu 150 000 francs une Carmélite ne doit pas demander plus. Que vous croyez n'être pas suspect quand il s'agit de donner aux oeuvres, mais que ce n'est pas l'esprit de l'Eglise d'arrêter les oeuvres commencées par votre soeur, de prendre les biens de famille, [...] que les biens sont en terre et que les vendre ferait scandale."