DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 306

30 apr 1869 Le Vigan CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Le Vigan – Les bonnes dispositions de Jean – Embrasez votre coeur d’amour pour Notre-Seigneur – Vos filles – Après-demain à l’Espérou – Ouverture du mois de Marie.

Informations générales
  • DR07_306
  • 3585
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 306
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 410; D'A., T.D. 29, n. 185, pp. 214-215.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 HERITAGES
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 MALADES
    1 MOIS DE MARIE
    1 OBLATES
    1 SAINT-SACREMENT
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 VERS A SOIE
    2 BARNOUIN, MARIE DE LA CROIX
    2 CATHERINE DE SIENNE, SAINTE
    2 CLAVIER, MARIE DES ANGES
    2 JEAN, CUISINIER
    2 NOEL, CECILE
    3 ESPEROU, L'
    3 ROCHEBELLE, FAUBOURG DU VIGAN
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Le Vigan, 30 avril 1869.
  • 30 apr 1869
  • Le Vigan
La lettre

Ma bien chère enfant,

Si vous avez regardé la date de ma lettre, vous aurez pu vous apercevoir que dès le premier jour j’ai pris la plume pour vous donner de mes nouvelles. Il me semble que la conclusion à tirer était que je serais enchanté de recevoir au plus tôt des vôtres.

Le séjour du Vigan me fait du bien et je suis disposé à y passer quelques jours. Les choses y vont bien mieux que je ne le pensais, et il faut espérer que, petit à petit, nous viendrons à bout de triompher de bien des difficultés. Les excellentes dispositions de Jean pour les religieux me font espérer aussi que je pourrais sans difficulté faire un peu plus pour les Oblates. Vous avez bien raison d’être préoccupée d’accroître en vous l’amour de N.-S. Quelle plus grande préoccupation peut avoir une religieuse, en dehors de celle-là? Aussi, je vous conjure de bien examiner, devant le Saint-Sacrement, à quels efforts vous devez vous porter pour embraser votre coeur, comme il doit l’être, et l’affranchir davantage chaque jour des préoccupations terrestres. C’est pour cela que je vous voudrais une sainte Catherine de Sienne(1), acceptant toute souffrance du corps et de l’âme dans une immense tendresse pour celui à qui elle s’est donnée très uniquement. Elevez-vous donc toujours de plus en plus au-dessus de toutes les misérables impressions de cette pauvre vie pour n’aspirer qu’aux impressions divines que Jésus-Christ gravera dans votre coeur, quand vous le laisserez entièrement faire.

Je prie pour vous autant que j’en suis capable, mais il est évident que je ne suis pas capable de grand-chose, puisque, malgré mon ardent désir de votre perfection, je n’ai pas encore fait de vous un séraphin. Ma messe de demain sera pour vous. Je la dirai à 8 heures, chez vos filles. Je ne suis pas très inquiet de la maladie de Soeur Marie des Anges. Si votre monde est souffrant, voulez-vous Soeur Marie de la Croix? En échange, vous pourriez envoyer pour trois semaines Soeur Cécile, qui serait très utile à un gros travail de vers à soie.

Adieu, ma fille. Je pars pour Rochebelle, après-demain, je monte à l’Espérou. Ce soir, on me fait ouvrir le mois de Marie à l’hospice.

Je vous bénis du fond du coeur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Dont c'est précisément la fête.