DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 310

4 may 1869 Le Vigan GALABERT Victorin aa

Argent – Ecole normale – Religieuses bulgares – Les Bulgares au Vigan – Le courrier des Soeurs – Les Capucins – Une imprimerie.

Informations générales
  • DR07_310
  • 3591
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 310
  • Orig.ms. ACR, AJ 204; D'A., T.D. 32, n. 204, pp. 181-183.
Informations détaillées
  • 1 ATELIERS
    1 BULGARES
    1 CREANCES A PAYER
    1 DEPENSES
    1 ECOLES ASSOMPTIONNISTES D'ORIENT
    1 HERITAGES
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 OBLATES
    1 RELIGIEUSES
    1 SEMINAIRES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BRESSON, JUSTINE
    2 BRUNONI, PAOLO
    2 CHICHKOV, FRANCESCO
    2 COURTOIS, ALBERT DE
    2 DIMITROV, LUIGI
    2 FERRY, MADAME
    2 JEAN, CUISINIER
    2 LAMPRE, BARTHELEMY
    2 LUKOV, Luc
    2 PIE IX
    2 PISTICHKI, IVAN
    2 PISTICHKI, MADEMOISELLE
    2 RAYNAUDI, FRANCESCO
    2 SALZE, THERESE
    2 SARRAN, VALERIE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 ANDRINOPLE
    3 ARRAS
    3 OCCIDENT
    3 ORIENT
    3 PHILIPPOPOLI
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Le Vigan, 4 mai [18]69.
  • 4 may 1869
  • Le Vigan
La lettre

Mon bien cher ami,

C’est au Vigan que m’est arrivée votre lettre et c’est du Vigan que je réponds.

1° Il me semble que 1.700 francs une première fois, 1.500 francs une seconde, 1.000 francs à Mme Ferry, quelques centaines de francs de fournitures payés par la supérieure des Oblates, nous font approcher bien près des 4.000 francs promis; ils les dépassent même. Je consens pourtant aux 100 francs du voyage des Frères de Philippopoli à Andrinople. Je promets 500 francs pour l’achat de la vigne ou du jardin, dont vous me parlez; les 500 francs seront payables par moi en octobre, pas avant, à moins qu’ils ne soient fournis par le P. Hippolyte, auquel cas je n’aurais pas à m’en mêler.

2° J’approuve entièrement votre projet d’avoir une Ecole normale(1). L’essentiel serait de vous envoyer de bons maîtres; pour le moment je ne les ai pas. Mais nous chercherons et nous prierons, et j’espère que nous trouverons.

3° Quant aux religieuses bulgares, prions et examinons(2). J’avoue que je voudrais préparer des religieuses indigènes qui prissent les moeurs françaises, et, à côté de cela, je suis très convaincu que plus nous irons, plus l’Occident envahira l’Orient(3). Il faut laisser faire ceux et celles qui veulent nous venir; puis il faut faciliter à ceux qui ne nous viennent pas les moyens de se développer dans leur sens, pourvu que ce soit le sens catholique. Si donc vous recevez des Pavlikannes, prenez-les comme Oblates; si ce sont des Bulgares proprement dites, prenez-les comme auxiliaires, sous prétexte de respecter leur rite. J’en dirais autant des religieux; toutefois cette décision n’est pas irréformable, et peut-être l’expérience vous la fera-t-elle modifier. Je vous la propose simplement comme une idée à mettre à l’essai.

4° Les trois Bulgares qui sont ici(4) sont très bien et j’en suis content. Ils feront un jour d’excellents religieux. J’ai recommandé la soeur d’Ivan aux prières de tout le noviciat. Profitez de ce que les Soeurs de Saint-Joseph de Cluny(5) ne cherchent pas à prendre les jeunes filles bulgares; évidemment après les unes les autres viendront, et si le courant s’établit de notre côté, il me semble que ce sera un grand bien. Il importe de ne pas le négliger.

5° Soeur Valérie et Soeur Justine se plaignent que leurs lettres sont lues; si c’est par vous, je n’ai rien à dire; si c’est par Soeur Thérèse ou le P. Barthélemy, je vous prie d’y mettre ordre.

6° Vous aurez quelque chose, mais plus tard; je vous prie de prendre patience. Ce sera une vingtaine de mille francs; mais comme je vous l’ai dit et comme je vous le répète, il faut un peu de patience(6).

7° La manière dont vous avez procédé avec les Capucins me paraît très sage(7). Viendra le moment où l’on se séparera naturellement; en attendant, il faut prendre patience. En préparant l’Ecole normale, en confessant les enfants, vous aurez des vocations, et l’influence française, qui, par le côté catholique du moins, grandit tous les jours, contribuera à aider le Délégué apostolique. Cela aura lieu, quand il tiendra les engagements de son prédécesseur.

8° La pensée d’une imprimerie à Andrinople me préoccupe depuis longtemps(8); il me semble qu’elle ferait un bien infini. Mais qui se chargerait de la faire fonctionner? Etudiez la question et voyez si le gouvernement français ne voudrait pas favoriser l’entreprise.

Adieu, cher ami. Mille fois à vous en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Mille tendresses au P. Barthélemy et à nos chères filles; nous prierons pour la première communion.1. Le P. Galabert a engagé les religieux de Philippopoli à rechercher un terrain d'une valeur de 500 à 1000 francs aux portes de la ville. On pourrait plus tard y installer une Ecole normale. Un des avantages de la situation serait d'échapper aux contacts continuels avec les Pères Capucins et aux petites misères qui en résultent (Galabert, 23 avril).
2. Le P. Galabert demandait au P. d'Alzon son opinion "sur la possibilité de Soeurs indigènes placées sous la direction des Oblates".
3. Dans le rapport qu'il adressa au Pape après son séjour à Constantinople, le P.d'Alzon donnait déjà comme un fait que "l'Orient prenait tous les jours de plus en plus les moeurs, les idées, les formes occidentales" (*Lettre* 1979).
4. C'est à dire au Vigan où sont les Frères Luigi Dimitrov, Ivan Pistichki et Luca Lukov. Un quatrième, le Fr. Francesco Chichkov se trouve à Arras.
5. Il faut lire Saint-Joseph de l'Apparition.
6. On espère que Jean se montrera généreux...
7. En présentant ses voeux à Mgr Raynaudi en fin décembre, le P. Galabert lui avait rappelé avec fermeté mais déférence la rente créée par son prédécesseur en faveur de l'école de Philippopoli (Galabert au P. d'Alzon, 9 janvier). Il n'avait pas reçu de réponse à ce sujet, qu'il n'avait plus abordé depuis.
8. "J'y pense depuis longtemps aussi, répondit Galabert, M. de Courtois nous appuiera" (20 mai). Deux ans auparavant déjà, le P. d'Alzon évoquant le futur séminaire bulgare, envisageait d'y joindre une imprimerie (*Lettre* 2840*).