DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 315

20 may 1869 Nîmes GALABERT Victorin aa

L’affaire des religieux bulgares – Le mécène s’est évanoui – La supérieure des Oblates est souffrante – Sr Thérèse – Reculer pour mieux sauter – Nouvelles diverses.

Informations générales
  • DR07_315
  • 3596
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 315
  • Orig.ms. ACR, AJ 206; D'A., T.D. 32, n. 206, pp. 184-185.
Informations détaillées
  • 1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 HERITAGES
    1 MALADIES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 OBLATES
    1 PREDICATION
    1 SUPERIEURE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CORRENSON, CHARLES-LOUIS
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 JEAN, CUISINIER
    2 NICETAS, STEPHAN
    2 PANTELEIMON
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 POPOV, RAPHAEL
    2 SALZE, THERESE
    3 PARIS, EGLISE SAINT-LOUIS D'ANTIN
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 20 mai [18]69.
  • 20 may 1869
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Je vous remercie des détails que vous me donnez sur l’affaire des religieux bulgares; tout ce que vous me dites est, ce me semble, très prudent et, pour mon compte, je ne puis qu’approuver, autant qu’on peut approuver de loin(1). Donnez-moi toujours des détails de cette espèce. Celui qui devait me fournir une petite somme pour vous s’est évanoui comme la fumée, mais patience; dans quelques jours, il reparaîtra peut-être. Si jeudi prochain je ne vous annonce rien, ce sera mauvais signe. A votre place, j’attendrais quelque temps encore, car si l’autre bienfaiteur reparaît sur l’horizon, nous aurons d’assez jolis cadeaux à vous envoyer(2). La supérieure des Oblates est très souffrante; il faut donc l’excuser(3). Voilà longtemps qu’elle ne mange pas. Elle a pris près de cinquante bains de suite par ordre de son père, sans pouvoir calmer son irritation d’estomac et d’entrailles. Les Soeurs se plaignent que leurs lettres sont lues. Ma conviction est que Soeur Thérèse ne peut avoir toujours le gouvernement supérieur. Si vous formez deux maisons, mettez-la à la moins importante et ne l’en tirez pas de longtemps. Je cherche à vous trouver des sujets, mais mon embarras est grand, nos filles ne sont pas assez formées encore. Il me semble toujours qu’il vaut mieux reculer pour mieux sauter.

La maison ici marche très bien, grâce à Dieu. Au Vigan, le noviciat s’accroît, mais nous n’avons que des enfants. A Paris, le P. Picard qui prêche à la Chaussée d’Antin a un succès phénoménal; le P. Vincent de Paul(4) en a un peu moins, mais il en a. Priez Dieu pour que nous ayons de bonnes vocations, c’est là ce qui me paraît le plus essentiel. L’horizon se rembrunit et l’on pense que s’il y a une crise, elle sera terrible contre le clergé.

Adieu, cher ami. Mille fois vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Dans une très longue lettre du 7 mai le P. Galabert raconte les misères créées au pope Stefan, successeur de Panteleïmon, par ses moines opposés aux réformes qu'il a voulu introduire pour une meilleure administration. L'évêque grec orthodoxe jette de l'huile sur le feu, les autorités locales turques interviennent, les consuls s'en mêlent, Mgr Raphaël essaie de soutenir le supérieur, Galabert prêche l'énergie etc.
2. L'un des deux ("Celui qui devait me fournir" ou "l'autre bienfaiteur") est Jean. Mais lequel? Et qui est l'autre?
3. Galabert avait écrit que le long silence de la supérieure des Oblates la faisait un peu accuser d'indifférence pour la mission.
4. Qui prêche le mois de Marie à François Ier.