DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 317

26 may 1869 Lyon GALABERT Victorin aa

Le silence de la supérieure – Sr Thérèse – L’argent attendu – Je ne puis vous donner que le P. François – Novices.

Informations générales
  • DR07_317
  • 3599
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 317
  • Orig.ms. ACR, AJ 207; D'A., T.D. 32, n. 207, pp. 185-186.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR FRATERNEL
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 MISSIONNAIRES
    1 OBLATES
    1 PATIENCE
    1 SENS DES RESPONSABILITES
    1 SOUCIS D'ARGENT
    1 SUPERIEUR
    1 SUPERIEURE GENERALE
    1 TRAITES
    1 VOYAGES
    2 BERNASSAU, MARGUERITE
    2 CHAMBOURDON, FRANCOIS
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 SALZE, THERESE
    2 SARRAN, VALERIE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 LYON
    3 NIMES
    3 PARIS
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Lyon, 26 mai [18]69.
  • 26 may 1869
  • Lyon
La lettre

J’ai dû m’arrêter à Lyon, mon cher ami, et comme j’ai un moment, j’en profite pour vous dire un petit bonjour. Je ne sais si demain je pourrai vous écrire aussi commodément de Paris, car c’est à Paris que je vais pour quelques jours seulement. Ecrivez-moi à Nîmes. Ce que vous dites est un peu vrai, mais pas entièrement vrai. Ainsi, si la supérieure générale n’a pas écrit à Soeur Thérèse, je ne l’approuve pas; mais n’a-t-elle pas écrit? Je crois le contraire. Elle eût pu peut-être écrire plus souvent. Elle n’a jamais chargé les Soeurs parties de quoi que ce soit; elles lui ont demandé la permission de lui écrire leurs impressions, et elle y a consenti, ce qui est bien différent(1). Soeur Thérèse se manifeste toujours à nous avec un tel caractère que j’en suis par moments épouvanté. Les deux Soeurs, sur lesquelles la Mère compte le plus, sont précisément Soeur Marguerite et Soeur Valérie. Je connais tous les défauts de cette dernière; mais voilà précisément qu’elle se plaint que Soeur Thérèse la traite, comme vous vous plaignez que la Mère traite Soeur Thérèse. Croyez-moi, prenez un peu plus l’autorité dans des circonstances, où vous verrez que cette pauvre fille est réellement par trop grossière avec les Soeurs. Souvenez-vous qu’à moins qu’elle ne change, elle est jalouse de l’autorité, garde toujours pour elle ce qu’il y a de mieux et n’aime pas les Soeurs la centième partie de ce qu’elle s’aime. Je crois que vous pouvez lui faire du bien, mais je crois que vous avez grand besoin de lui prêcher l’humilité, la sincérité et l’esprit de désintéressement personnel.

Je crois que d’ici à peu je pourrai vous adresser une somme, mais quand? Franchement, le P. Hippolyte le sait mieux que moi, et j’ai des raisons de croire qu’il ne veut pas le dire(2). Je vous prie de croire que sur cette question j’en suis réduit à pratiquer la patience pour le moins autant que vous. Quant à moi, je crois que je finirai par arriver à croire que les vessies sont des lanternes, tant je suis ébouriffé de ce qui se passe sous mes yeux. Je regrette de ne pouvoir vous donner rien de mieux que le P. François; mais le P. Athanase ne se sentant pas disposé à vous venir, je cherche en vain qui vous envoyer immédiatement.

Adieu, bien cher ami. Croyez que je souffre bien de ne pas vous envoyer des aides, mais cela viendra plus tard. Nous avons 18 ou 20 novices, et il nous en arrive tous les jours. Vous verrez que peu à peu Dieu nous pourvoira convenablement.

Je suis mille fois tout vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Toutes vos traites ont été soldées.1. Le P. d'Alzon répond ici à son correspondant qui a écrit : "Elle a recommandé avec un certain esprit de défiance aux dernières Soeurs arrivées de lui dire si tout se faisait comme à Nîmes, de lui tout dire et tout écrire..." (7 mai).
2. Ou plutôt, en bon Normand réaliste, préfère-t-il ne pas vendre la peau de l'ours avant de s'être assuré de sa capture.